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 Témoignage instant de l  AZF - Julien Gros

21 septembre 2001 - l'angoisse


Je vivais dans la banlieue toulousaine à quelques kilomètres de l'usine. Ce matin-là, je dormais encore quand un énorme bruit me réveille, puis j'entend ma mère crier : "Un avion s'est écrasé !".

Une demi-heure plus tard je me rends au centre de ma ville au pressing et là on me dit : "C'est l'ONIA qui a explosé". Le début de l'angoisse... Mon père travaillait à l'école d'ingénieurs qui se trouvait de l'autre côté de la rocade, en face d'AZF. Je rentre chez moi à toute vitesse et vois ma mère effondrée. J'ai tenté de joindre mon père pendant 2 heures et quand j'ai réussi à joindre quelqu'un de son école, j'entend : "Daniel, quelqu'un l'a vu ?" Puis on me dit de ne pas m'inquiéter qu'il doit être par là. L'angoisse a duré jusqu'à 15h, heure à laquelle mon père est rentré. Ce jour-là j'ai cru que je l'avais perdu. Dès le lendemain je me suis rendue sur son lieu de travail et là, vision d'horreur, je ne comprendrai jamais comment mon père en est sorti sans aucune égratignure (mais pas sans séquelles).

Ma rentrée étudiante n'étant qu'en octobre, je me suis rendue tous les jours à vélo pour aider ceux qui avaient tout perdu. Après quelques années je n'imagine pas la souffrance de ceux qui ont tout perdu et surtout celle de ceux qui ont perdu un proche. Je travaille dans l'hygiène et la sécurité et croyez moi, ceux qui n'ont pas vécu cette catastrophe ne comprennent pas l'importance des règles de sécurité.

Emilie


 Témoignage instant de l  AZF - Julien Gros


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