Ma sœur habitait Toulouse, non loin des Arènes. Moi je me trouvait à Castres. Au moment où cela s'est produit une fille de ma classe a reçu un texto de sa sœurs son portable lui annonçant qu'il y avait eu une explosion sur Toulouse et qu'elle pensait à un attentat. A partir de ce moment, quand vous avez un proche sur les lieux, tout vous passe par la tête, toutes les possibilités....
Impossible d'appeler, les lignes téléphoniques étaient coupées, aucun contact avec nos proches. Je sors du lycée, j'arrive à avoir ma mère au téléphone (qui se trouvait à Albi), et là elle me raconte: "J'avais ta sœur au téléphone, elle était en train de travaillait sur l'ordinateur, et d'un coup elle a crié, m'a dit qu'elle a entendu un grand BOUM et puis les vitres se briser!! Et elle m'a dit: Maman, je vais mourir!!!!". Après cela, on était tout terrifier. Tout ce qu'on pouvait faire c'est regarder les informations, on ne pouvait même pas y aller car les routes étaient bloquées. (J'en profite aussi pour dire un grand BRAVO au présentateur de FR3 ce jour-là, qui a pris la moto et qui est allé sur place dessuite)
L'attente, le désespoir, puis finalement la réconfortation d'entendre que ma sœur est vivante. Je n'aurait pas supporté de perdre ma sœur. Elle n'est revenu dans le Tarn que le lendemain, et la ce fût le gros choc. Elle est entrée dans la maison, et j'étai tellement pétrifiée que je suis partie dans ma chambre en la voyant. Elle m'y a rejoint et on a pleuré ensemble et on s'est serré très fort. On a dû aller plusieurs fois à l'hôpital par la suite, car cela a entraîné chez elle comme de crises de tétanie, ces crises survenaient parfois sans la moindre explication. Elle avait comme des visions, le dimanche suivant (soit 2 jours après), dans la voiture elle a hurlé, elle voyait le pare-brise éclater sur elle; ou encore lorsqu'elle était au téléphone tout de monde, suivre des séances avec un psychologue, mais la peur est toujours, même si elle essaie de la surmonter. Ceci a changé les gens, ma sœur n'avait pas peur de beaucoup de choses avant, maintenant elle ne veut plus monter sur des télésièges, ou a peur d'aller dans des grottes....
Le fait d'avoir eu cette peur, dès que j'entends parler d'AZF, j'ai envie de pleurer; j'ai été très touchée par cette explosion, même si c'était ma sœur qui était sur les lieux et non moi-même.
En ce qui concerne la vérité, je pense qu'on nous la cache (tout ceci est politique), et que ce sera dur et long à savoir... si un jour on le sait..... Le fait d'avoir eu cette peur, dès que j'entends parler d'AZF, j'ai envie de pleurer; j'ai été très touchée par cette explosion, même si c'était ma sœur qui était sur les lieux et non moi-même.
Sandrine
