Comment prendre en charge psychologiquement les victimes de la catastrophe? En faisant appel à la bonne volonté de chacun, a répondu Philippe Douste-Blazy. De fait, le maire de Toulouse n'a pas traîné. L'après-midi même de l'accident, il demandait à tous les volontaires disponibles, médecins et psychologues, de se manifester. Cette «belle intuition», selon la formule de François Chollet, neurologue et conseiller municipal, a été entendue: au total, plus de 750 personnes se sont présentées spontanément! Ce qui a permis d'assurer un accueil sur place le premier soir jusqu'à minuit, puis une permanence téléphonique les jours suivants, ainsi que l'envoi d'intervenants dans les annexes de la mairie. Sur quelles bases? «Parmi les non-médecins, nous avons dû éliminer ceux qui ne répondaient pas aux critères imposés: une expérience professionnelle doublée d'un DESS, ainsi qu'une inscription à un syndicat national de psychologues», se souvient Anne Pujos, responsable de la cellule de coordination municipale.
Manque de coordination
Or, si quelque chose a manqué à Toulouse, c'est bien une coordination, à entendre des membres de la CUMP (cellule d'urgence médico-psychologique). Cette structure, rattachée au Samu, dont le rôle est justement d'apporter un soutien «aux victimes d'événements à caractère collectif», selon les termes de la circulaire ministérielle publiée en mai 1997, compte pourtant une soixantaine de volontaires disponibles en permanence. «La victimologie, ça ne s'improvise pas, rappelle Alain Pemin, psychologue à l'hôpital Marchant. Si l'on prend en charge des émotions et des traumatismes à partir de sa seule compassion, on risque d'aboutir à l'effet inverse de celui qui est recherché, et d'ajouter encore au stress des victimes.» De son côté, le chef du service de psychiatrie de l'hôpital Purpan, le Pr Laurent Schmitt, répond que «le réseau de M. Douste-Blazy est plus étoffé». Sans doute. Mais cela suffit-il à expliquer que «tout s'est passé comme si on ne savait pas à la mairie que la CUMP existait», selon son responsable, le Dr Roger Franc? Peut-on se contenter de la bienveillance des uns et ignorer le professionnalisme des autres?
Vincent Olivier
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