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 Source : Tout Toulouse (14/11/2001)    Source : Tout Toulouse (14/11/2001)
[Articles du 14/11/2001] - [ Periode : 11-2001 (256 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 14/11/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Comment reconstruire la ville et pour qui ?


Extraits du débat sur le Grand projet de ville organisé par le Centre méridional de l'architecture et de la ville Jean-Pierre Hégoburu, (urbaniste) :

La question est avant tout celle de la connaissance du contenu du Grand projet de ville. On a beau être professionnel, on ne sait pas ce qu'il y a dedans. Ouvrir l'information, le débat, y faire participer la société civile et les professionnels, je crois qu'on en est là sur ce point. (...) Nous n'avons pas de défiance mais un gros appétit d'informations. Il y a un gros paquet d'argent, on a envie de savoir ce qu'il y a dedans et de pouvoir en débattre. Si on délocalise le pôle chimique ou si on ne le fait pas, il n'y aura pas le même urbanisme dans le quartier. Il faut émettre des hypothèses nouvelles.

Françoise De Veyrinas (adjointe au maire de Toulouse, présidente de l'OPAC de Toulouse) : Le Grand projet de ville (GPV) est dans une phase d'élaboration depuis un an, mais résulte d'un travail de plusieurs années. Il retient les quartiers Bellefontaine, Reynerie, la Faourette, Bagatelle, et sera étendu à un autre quartier suite à ce qui s'est passé. Heureusement que le Grand projet de ville est là parce que ces quartiers ont été les plus touchés après la catastrophe.(...). Il faut que le GPV nous aide, le choc va durer (...). Le GPV a une dimension urbaine et une dimension sociale. Il fonde une solidarité sur le terrain institutionnel. (...) J'ai toujours dit, la ville a toujours dit, que la chance de la politique de la ville c'est que l'on rebâtisse un quartier avec des habitants qui ont du vécu. Mais il faut des étapes pour cela. Il est normal qu'avant de présenter le projet aux quartiers et aux habitants, on le présente aux financeurs : l'Etat, le conseil régional, le département. C'est ce qu'on a fait sur Bagatelle avant qu'on aboutisse à un projet et c'est ce qui va être fait. (...). On avait travaillé avec un cabinet de communication pour faire quinze jours de communication forte. Mais avec le 21 septembre ça n'a pu avoir lieu. La concertation avec les quartiers n'a pu être faite dans les six semaines qui viennent de s'écouler mais elle le sera car la concertation avec les quartiers doit être permanente. (...). Nous voulons que la ville pénètre dans ces quartiers. Ça donnera aussi une ouverture au niveau économique. Il ne faut pas qu'on ait des bassins de vie refermés sur eux-mêmes et plus loin des bassins d'emploi. Il faut que les deux soient mariés ensemble pour une mixité de population et une mixité de qualification du terrain.

Isabelle Rivière (conseillère municpale Motivé-e-s à Toulouse) : Qu'est-ce qui va être mis en place réellement pour informer la population pour qu'elle prenne part au débat ? La démocratie, ça s'éduque. Participer au débat c'est avoir des éléments. () Les logements sociaux doivent être autant en centre ville qu'ailleurs pour que la mixité se fasse.

François Simon (conseiller municipal PS à Toulouse) : Il y a des chiffres. Il y avait 17,5 % de logements sociaux en 95, aujourd'hui il n'y en a plus que 15,4 %. On en construit moins et donc on aggrave la situation. On aggrave encore plus la différence entre les quartiers dits Zones d'aménagement concertée et les quartiers non ZAC, et cela aggrave la ségrégation.

Jean-Pierre Lloret (maire délégué des quartiers Papus-Bordelongue) : Il y a un projet social et un projet culturel dans le GPV. C'est un document important surtout en terme d'infrastructures, avec un fort investissement des services de l'Etat derrière. (...).

Jacques Colombier (Association des co-propriétaires de Bellefontaine) : Ce Grand projet de ville, ce qui le justifie, c'est la dérive de quartiers entiers de Toulouse depuis plusieurs années, une dérive qui dure. On y concentre des familles qui ont des difficultés, que ce soient des difficultés sociales ou économiques. La catastrophe du 21 septembre a mis encore plus en lumière cette situation. (...) Ce grand Projet de Ville n'a de sens que s'il englobe l'ensemble de l'agglomération, sinon il ne servira à rien. Il faut la mixité sociale.

Raymond Monsegond (président départemental de la Confédération nationale du logement) : La demande des acteurs, institutionnels, associatifs est forte... Il faut penser à les intégrer. Or aujourd'hui dans le Grand projet de ville, on ne peut pas considérer que ce soit complétement le cas. (...). La question qui se pose aujourd'hui est celle de la tolérance et de l'acceptation par les uns et par les autres de l'étranger, mais l'étranger au sens du voisin de palier. On dirait qu'aujourd'hui, l'important est de cantonner dans les ghettos actuels les gens qui y sont. Marie-Christine Jaillet (sociologue, directrice du Centre interuniversitaire d'études urbaines) Faire le pari de la requalification des quartiers concernés par le périmètre du Grand projet de ville suppose que la question du logement social soit traitée à l'échelle de l'agglomération. (...). Inévitablement, jouer la carte de la dé-densification, de la transformation sociale dans les quartiers suppose que les territoires des communes de la périphérie s'ouvrent à ces populations. (...) La catastrophe du 21 septembre a été un révélateur. Les populations en situations les plus difficiles ne sont pas dans le parc public mais privé, en particulier les copropriétés privées. (). Il faut prendre en considération qu'il y a aussi des gens qui vivent dans ces quartiers et qui ont envie d'y vivre. Il faut faire attention. Quand ces gens sortent de ces quartiers, ils vont dans les copropriétés dégradées. Il ne faut pas que ces gens soient refoulés ou exclus du parc HLM. (...) Ils ont aussi le droit d'y rester et d'expliquer comment ils ont envie d'y vivre. Il faut faire attention à ce que ça ne se traduise pas par un gommage de ce qu'on ne veut pas voir. S'il y a requalification, dans ce cas il faut qu'il y ait une offre de logements qui soit partout. Sinon le risque c'est l'évaporation de ces populations. (). Le problème n'est pas seulement qu'on construise 20 % de logements HLM. La question c'est pour qui ? Est-ce que ceux qui ont les ressources les plus faibles y auront accès ? Il y a une espèce de consensus tacite dans cette agglomération comme dans d'autres où la logique est de cantonner des populations. Aujourd'hui en France on a une culture politique qui ne fait pas confiance aux habitants à la source. Une logique de la délibération et non de la concertation serait nécessaire. Il faut que ces habitants aient la possiblité de délibérer et non d'être seulement concertés. (). Un débat intitulé Toulouse après la catastrophe sur le thème de la reconstruction et de l'urbanisme s'est tenu au Centre méridional de l'architecture et de la ville (CMAV) mardi 6 novembre. Animé par Stéphane Gruet, directeur du CMAV, le débat a réuni Jacques Colombier (Association des co-propriétaires de Bellefontaine), Jean-Pierre Hégoburu (urbaniste), Marie-Christine Jaillet (sociologue), Jean-Pierre Lloret (maire délégué des quartiers Papus-Bordelongue), Raymond Monsegond (président de la Confédération nationale du logement), François Simon (conseiller municipal PS), Isabelle Rivière (conseillère municipale Motivé-e-s) Françoise De Veyrinas (adjointe au maire, présidente de l'OPAC de la ville).


 Source : Tout Toulouse (14/11/2001)    Source : Tout Toulouse (14/11/2001)

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