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 Source : Tout Toulouse (22/09/2001)    Source : Tout Toulouse (22/09/2001)
[Articles du 22/09/2001] - [ Periode : 09-2001 (154 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 22/09/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Ceux qui avaient prévenu


Photo © Tout Toulouse Ils avaient raison et n’ont certainement pas le coeur à s’en réjouir. Nombreux étaient les associations, les partis, les syndicats, les individus et groupes à dénoncer la présence en zone urbaine d’usines à hauts risques

La zone sud de Toulouse concentre trois usines chimiques dans la même aire géographique. Nombreux sont les Cassandre dont les avis ont été ignorés, quand de grands scientifiques, bardés de certitudes, ne leur ont pas ri au nez. (Lire ci-dessous les déclarations de Marie-Françoise Mendez, vice-présidente verte du conseil régional). D’autres ont dénoncé cette implantation d’une zone à risques en milieu urbain.

A commencer par la section syndicale CGT d’AZF qui n’a cessé de protester contre les conditions de sécurité. Certains incidents, à chaque fois minorés par les déclarations publiques, avaient pourtant constitué le rôle d’avertissements sans frais. Le 9 mai 1990, les habitants de l’avenue de Muret constatent une forte odeur d’ammoniac. Petite cause, grands effets, une coupure d’électricité provoque l’arrêt de tous les ateliers de l’usine AZF. Ammoniac et oxyde d’azote s’échappent des cheminées. Les capteurs de l’usine ne détectent pas l’incident qui heureusement ne fera pas de victime.

Toujours vers le début des années 90, les habitants du sud de Toulouse constatent un curieux phénomène météorologique un matin de printemps : une fine couche de neige s’est déposée sur le sol. Il s’agit d’une réaction chimique due à un « effet de chape. » En absence de vent, les vapeurs issues d’AZF, constituées en nuages ne peuvent se dissiper dans l’atmosphère. Elles retombent en fines couches blanches. De nombreuses plantes sont brûlées. Consciente du danger et peu confiante dans les discours officiels lénifiants, l’association Les Amis de la terre décide, en accord avec les pouvoirs publics, de tester les mesures de sécurité. L’exercice consiste à simuler un incident majeur grandeur nature. L’association écologique dissémine une quarantaine de ses adhérents dans Toulouse. A midi précise, des sirènes sont censées se déclencher sur l’ensemble de l’agglomération. Le résultat est éloquent : seules les personnes présentes sur le site les entendent. Ailleurs dans la ville, il suffit de tenir une conversation sur un ton ordinaire pour ne se rendre compte de rien. Alain Cierkanski, vice-président des Amis de la terre est de toutes ces actions : « Nous sommes intervenus systématiquement à l’occasion des enquêtes publiques liées aux projets d’extension, de modernisation et de renforcement de la sécurité de ces sites. Nous craignions une réaction en chaîne si une explosion se produisait dans l’une des trois usines. » En 1988, les Amis de la Terre proposent une délocalisation des trois entreprises à risques, ToloChimie, l’AZF et la Société nationale des poudres et explosifs, « à défaut, nous avions proposé qu’AZF fabrique des produits pour l’agriculture biologique beaucoup moins nocifs et dangereux que les engrais chimiques. » La proposition n’a pas été retenue. Depuis, les Amis de la Terre continuent leurs actions.

En 1988, un groupe d’amis, de sensibilité libertaire et sensibles aux problèmes écologiques, regroupés sous le nom de AZF, - pour AsseZ Fumé -, impriment des tracts d’apparence officielle, les déposent dans les boîtes aux lettres des maisons du sud de Toulouse. Les tracts conseillent aux gens de ne pas paniquer et de suivre scrupuleusement les consignes de sécurité mentionnées. Un numéro de téléphone est indiqué. Il s’agit du service propreté de la ville de Toulouse. Son standard est inondé d’appels, preuve d’une réelle inquiétude de la population.

Corine Lepage, présidente de l’association CAP 21, et Pierre Cabaré, son représentant toulousain, rappellent qu’il y a 25 ans, le projet de déplacement d’AZF vers un ancien terrain militaire avait été écarté.

Pour tous, il n’y a pas de doute, le drame aurait pu être évité.

Christian Bonrepaux


 Source : Tout Toulouse (22/09/2001)    Source : Tout Toulouse (22/09/2001)

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