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 Source : Liberation (21/09/2002)    Source : Liberation (21/09/2002)
[Articles du 21/09/2002] - [ Periode : 09-2002 (73 articles)] - [ Source : Liberation (36 articles)]

Article paru le 21/09/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

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Emotion et tension un an après le drame de l'usine AZF


Un an après l'explosion de l'usine AZF, des milliers de Toulousains ont commémoré avec émotion, dans un climat parfois tendu, la catastrophe industrielle qui a profondément blessé la "Ville rose".

A 10h17 précises, heure du drame, les cloches des 21 églises de Toulouse ainsi que celles du Capitole, siège de la mairie, ont sonné à toute volée. A travers la ville, des Toulousains ont ensuite observé trois minutes de silence à la mémoire des victimes de l'explosion, qui a fait 30 morts, 2.300 blessés, et deux milliards et demi d'euros de dommages.

Le maire UMP de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, ainsi que de nombreux élus locaux se sont rassemblés au même moment sur la "Place du 21 septembre" inaugurée la veille aux abords du site. Plusieurs centaines d'ouvriers d'AZF se sont réunis de leur côté à huis clos autour d'une stèle récemment posée dans l'enceinte de leur usine en ruine.

Durant toute la journée de samedi, les Toulousains, dont certains avaient épinglé symboliquement un ruban blanc à leur boutonnière, ont assisté à une série de commémorations en ordre dispersé, où se mêlaient la peine, l'incompréhension et parfois la colère face aux pouvoirs publics. A l'appel d'associations de sinistrés, 3.000 personnes, selon la police, sont parties des quartiers touchés par la terrible déflagration pour défiler sous une banderole blanche proclamant : "Toulouse sinistrée, en danger, en colère". Le défilé a marqué une halte symbolique devant la caserne centrale des pompiers de Toulouse, où les soldats du feu ont été longuement acclamés, avant de gagner la prairie des Filtres, sur les bords de la Garonne, pour participer à une série de forums.

"BOMBE CHIMIQUE"

Les manifestants ont pris soin d'éviter les abords de la place du Capitole, où la municipalité avait organisé en fin de matinée sa propre cérémonie qui a débuté par une prière oecuménique, en présence de 4.000 personnes. Sur une immense estrade, plusieurs enfants venant d'écoles détruites par l'explosion ont lu une série de poèmes préparés en classe. "Nous n'oublierons jamais nos camarades en sang, et ce nuage marron", ont ainsi lancé Mélina et Hugo, élève de CM2 à l'école des Oustalous. Le maire de Toulouse a ensuite évoqué "ce drame qui nous empêche encore de nous endormir" avant de promettre à son tour un "plus jamais ça, c'est mon engagement !".

C'est sous les sifflets, les huées et un concert de casseroles brandies par des sinistrés en colère que Philippe Douste-Blazy a cependant terminé son discours. Une trentaine de membres d'associations de sinistrés ont au même moment réussi à suspendre à des lampadaires une immense banderole noire sur laquelle on pouvait lire: "SNPE=bombe chimique. Douste-Etat-Industriels. Responsables et coupables".

Non loin de là, une centaine de sinistrés voulant pénétrer sur la place du Capitole se sont heurtés à un cordon de forces de l'ordre, sans toutefois provoquer d'incidents graves. Le calme est revenu samedi vers 13h00 locales, dès la fin de la cérémonie du Capitole où l'Orchestre national dirigé par Michel Plasson a joué la Ve symphonie de Beethoven, dite "Symphonie du destin".

A 18 heures, une messe spéciale devait être dite par Mgr Marcus, archevêque de Toulouse, en l'église de la Fourguette, l'une des plus touchées par l'explosion. Vers 20h00 devait ensuite débuter un repas de quartier organisé rue Bernadette, à quelques pas de l'usine. Dans cette rue, la plus dévastée de la ville, seuls une quinzaine des trente maisons ont été reconstruites.

Nicolas Fichot


 Source : Liberation (21/09/2002)    Source : Liberation (21/09/2002)

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