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 Source : Le Figaro (29/03/2002)    Source : La Depeche (30/03/2002)
[Articles du 29/03/2002] - [ Periode : 03-2002 (58 articles)] - [ Source : Le Figaro (22 articles)]

Article paru le 29/03/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Le Figaro

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Les primes d'assurance automobile et habitation s'envolent


Hausses en série ! Les uns après les autres, assureurs et mutuelles remontent les tarifs de leurs contrats auto et habitation. Une première vague d'augmentation avait déjà eu lieu en janvier dernier, car une partie des compagnies françaises revalorisent leurs primes en début d'année. Les autres lancent en général leurs appels de cotisation au printemps, et ont donc annoncé à leur tour ces dernières semaines des majorations tarifaires, applicables à compter du 1er avril. Axa, par exemple, prévoit une hausse de 5 % à 6 % pour les multirisques habitation et de 3 % environ pour les contrats auto. A la GMF, elle est sur ces deux contrats respectivement de 2 % et 2,9 % en moyenne. Chez Azur Assurances, les primes progressent également de 2 % pour l'habitation, mais de 4,5 % pour l'assurance auto. La Macif s'apprête, elle, à revaloriser les cotisations de 0 % à 4 % selon les régions. Des augmentations en ligne avec celles réalisées par d'autres compagnies ou mutuelles en janvier dernier. La MAIF, par exemple, avait alors remonté de 2 % à 3,5 % les cotisations pour ses assurances auto (sauf monospaces) et de 3,5 % à 6 % celles de certains contrats habitation.

Pourquoi de telles hausses ? Certaines grandes compagnies d'assurance ont vu leurs résultats financiers mis à mal notamment par les attentats du 11 septembre et l'explosion de l'usine AZF à Toulouse. Pour redresser la barre, elles peuvent être tentées de remonter leurs prix. Mais cela ne suffit pas à expliquer cette vague d'augmentation générale, y compris chez des assureurs ou des mutuelles qui n'ont pas directement souffert des événements américains. D'autres raisons sont donc évoquées. L'une des plus importantes est, surtout pour l'assurance habitation, la flambée des primes exigées par les réassureurs. Les compagnies d'assurance et les mutuelles elles-mêmes assurent en effet une partie de leurs risques auprès de sociétés spécialisées, les compagnies de réassurance. Celles-ci ont été largement mises à contribution pour couvrir la facture des attentats du 11 septembre, alors que les problèmes climatiques (ouragans, tempêtes...) pesaient déjà sur leurs comptes. Elles ont donc réagi à ces nouveaux sinistres en augmentant les primes imposées aux assureurs... qui répercutent à leur tour la facture à leurs clients.

Mais d'autres raisons les incitent aussi à accroître les tarifs. « En assurance auto comme en assurance habitation, une partie des hausses s'explique par la progression des vols et autres cambriolages, de l'ordre de 10 % environ sur un an », souligne Laurent Tollié, directeur du marché IARD pour les particuliers chez Azur-GMF. Axa, le Gan ou Groupama justifient aussi en partie la majoration des primes d'assurance auto par le coût croissant des réparations automobiles. D'autres assureurs rappellent que le climat pluvieux du premier semestre 2001 a entraîné une recrudescence des dégâts des eaux, etc. Mais, attention, les hausses annoncées officiellement par les compagnies et les mutuelles ne correspondent pas toujours à celles qui vous sont réellement appliquées ! D'abord, parce qu'il s'agit souvent d'une augmentation moyenne qui cache d'importants écarts selon les régions, les contrats ou les clients. Les assureurs peuvent par exemple profiter du réajustement tarifaire pour augmenter davantage les primes dans des zones où ils avaient sous-évalué les risques (de cambriolage par exemple), et où les cotisations demandées aux assurés sont jugées trop modestes par rapport aux sinistres constatés. Sur le même principe, les augmentations peuvent être modulées selon les biens assurés. Ainsi, les Caisses d'Epargne n'ont pas majoré les primes des maisons, mais ont augmenté celles des appartements de 5 % en janvier dernier, car leurs tarifs s'étaient révélés sous-évalués par rapport aux risques réels. Autre exemple : si la MAIF a relevé de 3,5 % les prix de certaines assurances automobile, elle a aussi baissé de 5 % celles des motos de 80 à 125 cm3. Dans ces évolutions de tarifs, il y a donc des gagnants et des perdants.

En outre, les augmentations générales annoncées par les assureurs sont en général calculées « hors indice », c'est-à-dire en excluant les revalorisations annuelles automatiques prévues dans certains contrats. En effet, dans de nombreuses multirisques habitation, les capitaux garantis sont réévalués chaque année de l'indice du coût de la construction publié par la Fédération française du bâtiment. En contrepartie de cette hausse des garanties, la prime du contrat est, elle aussi, majorée de la hausse de l'indice, même si l'assureur est libre, pour préserver sa compétitivité, de ne pas appliquer cette revalorisation annuelle. S'il ne vous fait pas ce cadeau, l'indexation « normale » de la prime s'ajoute à la hausse supplémentaire « générale ». Exemple : si la compagnie d'assurance décide de majorer ses tarifs de 2 % et que votre prime est indexée, vous verrez votre assurance augmenter au total de 4,5 % en avril. Enfin, le coût de votre assurance peut aussi évoluer en fonction de votre situation personnelle : augmentation de votre bonus, des capitaux garantis, etc. Que faire si vous trouvez exagérée la hausse imposée par votre assureur ? De nombreux contrats comportent une clause de révision des cotisations, qui autorise la compagnie d'assurance à majorer ses tarifs et vous accorde, dans ce cas, le droit de résilier votre assurance, dans un délai de 15 jours ou un mois par exemple à compter de la réception de votre avis d'échéance. Toutefois, vous pouvez en profiter seulement si l'augmentation de votre cotisation dépasse la seule hausse de l'indice sur lequel elle est indexée ou la variation de votre bonus/malus. Attention, certains contrats précisent, en outre, que seules les hausses supérieures à un pourcentage minimal vous autorisent à résilier. Mais, avant d'en venir à cette extrémité, attendez d'être certain qu'un autre assureur vous offre un meilleur prix... avec les mêmes garanties. Et si votre contrat ne comporte pas de clause de révision de cotisation ? Votre assureur n'a pas le droit de modifier ses tarifs sans votre accord, et vous pouvez refuser cette hausse. Mais il résiliera peut-être votre contrat à la prochaine échéance...

Anne Bodescot


 Source : Le Figaro (29/03/2002)    Source : La Depeche (30/03/2002)

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