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 Source : Le Figaro (01/03/2002)    Source : La Depeche (02/03/2002)
[Articles du 01/03/2002] - [ Periode : 03-2002 (58 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 01/03/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Une explosion qui brouilleles cartes du jeu politique


Le cratère d’AZF est devenu un enjeu politique. Depuis l’explosion du 21 septembre, pas moins de 12 candidats à l’élection présidentielle sont venus à Toulouse. Même ceux qui n’ont pas fait ce pélerinage politique quasi obligé dans la course à l’Elysée se sont exprimés sur la catatrophe de Toulouse, ses causes ou ses conséquences. Les poids-lourds ont tiré les premiers. Jacques Chirac et Lionel Jospin ont rivalisé de vitesse pour se rendre sur les lieux du drâme, le jour même de l’explosion. Le président de la République sortant a fini pas griller la politesse à son premier ministre en appelant de ses voeux, dès le mois d’ocotobre, le déménagement des usines dangereuses loin des zones habitées de Toulouse. Mais depuis, rares sont les candidats qui ont explicitement et fermement pris position dans le débat qui fait rage localement : faut-il fermer définitivement le site chimique toulousain au nom de la sécurité et de l’environnement, ou maintenir les usines pour sauvegarder l’emploi et l’industrie chimique nationale ?

A droite de la droite, tous les candidats ont publiquement fait état de leurs doutes sur la thèse officielle de l’accident. La première surprise fut de retrouver Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement, embrayer le pas à Jean-Marie Le Pen, Bruno Mégret, Charles Pasque ou Philippe De Villiers pour souligner que « la thèse de l’accident est peu crédible ». Entre une droite qui privilégierait la thèse de l’attentat et une gauche qui dénonce un accident causé par « la course au profit », l’enquête judiciaire suit son cours. La question de l’avenir du site, elle, est éminnement politique. Mais les réponses ont des conséquences politiciennes difficiles à mesurer. Se prononcer pour la fermeture, c’est s’aliéner les votes des salariés, mais aussi des chefs d’entreprises qui militent, au sein de la chambre de commerce et d’industrie, pour le maintien du site. A l’inverse, préconiser le statu quo, même accompagné de mesures de sécurité renforcées, c’est courir le risque d’être rejeté par une population encore fortement traumatisée.

Le collectif Plus Jamais ça a d’ors et déjà fait savoir son intention de peser sur la campagne électorale à Toulouse, en interpellant tous les candidats de passage. En ligne de mire, Lionel Jospin. Certains militants, mécontents de l’indécision du Premier ministre, se déclarent prêts à manifester lors du dernier meeting du candidat du PS à Toulouse, le xx mai prochain. Lionel Jospin est assurément le plus exposé. Ses alliés du PC et MDC se sont clairement prononcés pour la réouverture du site, alors que les Verts y sont farouchement opposés. Le pôle chimique toulousain pourrait-il devenir, après le nucléaire, la chasse ou l’ouverture du tunnel du Mont-Blanc, l’une des pommes de discorde de la Gauche Plurielle ? Le plus surprenant, c’est peut-être de trouver Jacques Chirac aux cotés de Noël Mamère et des deux candidats de l’extrème gauche trotskiste, dans une position très radicale de fermeture, alors que Lionel Jospin voisine avec François Bayrou sur une position beaucoup plus « centriste » Un paradoxe politique qui ne fait que confirmer l’éclatement des clivages traditionnels constatés localement depuis le 21 septembre 2001 : le maire UDF de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, se retrouve dans le même camp que le président PS du Conseil général de la Haute-Garonne, Pierre Izard pour réclamer la fermeture, alors que l’ancien syndicaliste CFDT Jean-Louis Chauzy, président du conseil économique et social régional, milite avec le président de la chambre de commerce et d’industrie, le MEDEF et la CGPME pour la réouverture. L’explosion d’AZF a aussi causé un séisme politique à Toulouse.

Stéphane Thépot


 Source : Le Figaro (01/03/2002)    Source : La Depeche (02/03/2002)

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