Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : Le Monde (16/01/2002)    Source : Nouvel Observateur (16/01/2002)
[Articles du 16/01/2002] - [ Periode : 01-2002 (68 articles)] - [ Source : Liberation (36 articles)]

Article paru le 16/01/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

Logo Liberation

LE PROCUREUR ACCUSE LA RUMEUR


Le procureur de la République Michel Bréard persiste et signe: «Je maintiens...» Droit dans sa robe, le magistrat a fermement écarté une nouvelle fois, hier, toute autre thèse que celle de l'accident industriel pour expliquer l'explosion de l'usine AZF à Toulouse le 21 septembre. Rien n'y a donc fait: à quelques heures de la rentrée solennelle du tribunal de grande instance, le groupe TotalFinaElf expliquait encore à la presse qu'en l'absence de toute «explication» établie, «de nombreuses autres pistes continuent à être examinées». Et le quotidien Aujourd'hui titrait sur une «guerre des polices» à Toulouse, opposant les renseignements généraux, qui auraient découvert un islamiste parmi les intérimaires d'AZF, au SRPJ, tenant de la thèse de l'accident. «La dernière fois que j'ai vu ensemble le responsable des RG et celui de la PJ, c'était autour d'un plat de petits fours, a ironisé le procureur. Que je sache, ce ne sont pas des munitions pour une guerre des polices...» Mais il y a des ironies plus mordantes que d'autres.

Commando. Le procureur Bréard a été soupçonné de partialité dans l'enquête pour avoir publiquement écarté la piste de l'attentat moins de soixante-douze heures après l'explosion? «Cette piste arrangeait l'exploitant», répond-il aujourd'hui. Sans jamais hausser la voix. Cette piste arrangeait aussi «les assureurs, poursuit-il, et certains médias». A ce moment de son propos, c'est avec les crocs qu'il y est allé: «Il suffit de se plonger dans le capital constitutif de certaines publications pour comprendre...» En fait, les rumeurs qui ont traversé la presse et les esprits depuis l'explosion auraient sciemment été lancées, selon Michel Bréard, pour «déstabiliser l'enquête judiciaire en lançant de fausses pistes». S'il a très tôt écarté la thèse de l'attentat, «c'est parce qu'auraient été nécessaires 250 à 300 kilos d'explosifs répartis dans la masse des ammonitrates et reliés entre eux. Un homme seul n'aurait pu suffire. Il aurait fallu un commando de personnes expérimentées».

La réalité de cette explosion est, selon lui, beaucoup «plus prosaïque». La «mécanique des causes» est à chercher dans «la préoccupation constante de la sécurité sur ce type de site (qui) est devenue de plus en plus formelle au fil des années». A quand remonte «le dernier contrôle du site? interroge-t-il. Pourquoi l'étude de danger prévue pour février 2001 n'était-elle toujours pas faite en septembre? Comment ont été établis les périmètres de sécurité autour de l'usine?» Le hangar 221 qui a explosé à AZF était, dit-il une «déchetterie» sans même «une seule consigne de sécurité», où travaillaient des «engins non conformes» au site et des «sous-traitants plutôt que des professionnels qualifiés». Aussi, le procureur a parlé des anomalies électriques évoquées par la commission d'enquête interne de TotalFinaElf (lire ci-contre). Affirmant que «la piste de l'arc électrique» n'est «absolument pas confirmée», il estime que, «par contre il est possible qu'il y ait eu des phénomènes électriques, tout doit être analysé et vérifié».

Diffamation. Le magistrat veut «faire un sort à la rumeur». Le spectacle toulousain depuis le 21 septembre est «la surenchère dans le n'importe quoi», se désole-t-il. Les 15 tomes du dossier d'instruction sur cet «accident industriel majeur» ont nécessité le travail d'enquête de quelque 130 policiers. Comment demande-t-il enfin, aurait-on «pu cacher des éléments» à tout ce monde? Le procureur de la République aura peut-être l'occasion, le 4 février prochain, de développer sa thèse. Comparaîtront alors à Toulouse deux journalistes du Figaro et de Valeurs actuelles pour «diffamation et divulgation de fausses nouvelles» à la suite d'articles sur l'accident. Hier, le procureur Bréard n'a cité personne comme étant à l'origine de ces rumeurs. Il s'est contenté d'expliquer qui, selon lui, avait intérêt à les voir se propager....


 Source : Le Monde (16/01/2002)    Source : Nouvel Observateur (16/01/2002)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article