Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : Nouvel Observateur (21/12/2001)    Source : La Depeche (21/12/2001)
[Articles du 21/12/2001] - [ Periode : 12-2001 (141 articles)] - [ Source : Sud Ouest (11 articles)]

Article paru le 21/12/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Sud Ouest

Logo Sud Ouest

L'accident a été reconstitué


La thèse de l'accident est confirmée. L'explosion vient d'être reconstituée en laboratoire

« Nous avons identifié les causes de l'explosion qui, le 21 septembre dernier, a ravagé l'usine AZF et plusieurs quartiers de Toulouse », ont concédé, hier, des personnes ayant eu accès au dossier. « Non seulement la thèse de l'accident est confirmée, mais le processus est expliqué. Il a même pu être reconstitué en laboratoire », ont insisté ces informateurs proches de l'enquête. Selon eux, « l'explosion est la conséquence d'un processus chimique qui exclut toute intervention humaine ». Pour des raisons inhérentes au respect du secret de l'instruction, la nature exacte de ce processus et du déclenchement du souffle n'a pas été précisée. La douzaine d'experts mandatés par la justice ont rendu leur rapport « ces jours derniers » aux deux magistrats instructeurs en charge du dossier. Le procureur de la République devrait donner de plus amples explications le 15 janvier 2002, à l'occasion du discours qu'il entend prononcer pour la rentrée judiciaire. Rappelons que l'explosion est partie d'un tas d'ammonitrates. Ces engrais ne sont pas spontanément explosifs. En revanche, leur stabilité moléculaire peut être remise en cause quand, par exemple, ces nitrates entrent en contact avec des hydrocarbures, des matières organiques, des produits chlorés ou du soufre.

DES MANIFS AUJOURD'HUI

Selon plusieurs informations concordantes, la mécanique de l'explosion serait endogène aux matières stockées. Il n'y aurait donc pas eu de mise à feu, fût-ce de façon accidentelle. En revanche, un long processus de dégradation de corps étrangers aurait provoqué des gaz éventuellement du méthane qui, soumis à des pressions trop fortes, se seraient « libérés » sous l'effet de la compression. Ces révélations sont de nature à conforter la position des comités hostiles à la pérennité du pôle chimique toulousain, où subsistent encore deux usines entrant dans le cadre de la directive Seveso 2. Selon ces associations ou collectifs, « les dispositions préventives réglementées par l'Etat ne prennent en compte que des risques identifiés. Or, il apparaît aujourd'hui que ce qui s'est produit le 21 septembre n'était pas prévisible. Les causes de l'explosion semblent participer d'une réaction encore inconnue de la communauté scientifique. C'est la preuve qu'un accident est toujours possible. Ce ne sont pas les textes qui empêchent quoi que ce soit ». Ainsi, dans une ville encore traumatisée, ces révélations, si partielles soient-elles, ne manqueront pas d'accroître l'inquiétude des riverains. Le « plan Jospin sur les risques industriels » est déjà, a priori, entouré d'un certain scepticisme. Aujourd'hui, pour rappeler qu'il y a exactement trois mois que la catastrophe a eu lieu, une série de manifestations est prévue, notamment un blocage des principales voies d'accès au centre-ville. Mais, au-delà des symboles, les sinistrés attendent la « solution » que Lionel Jospin leur a promise « avant la fin de l'année ». Tout en regrettant de n'avoir pas été consultés, ils exigent « des réponses concrètes, mais on ne nous oppose que des dérobades qui résultent d'un manque de courage ».

PHILIPPE MOTTA


 Source : Nouvel Observateur (21/12/2001)    Source : La Depeche (21/12/2001)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article