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 Source : Tout Toulouse (28/11/2001)    Source : Tout Toulouse (28/11/2001)
[Articles du 28/11/2001] - [ Periode : 11-2001 (256 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 28/11/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Débat sur l'avenir du pôle chimique - Philippe Douste Blazy


Philippe Douste Blazy " La chimie a droit de cité à Toulouse, à condition de ne représenter aucun risque pour la population. Mais il faudra remplacer les activités de chimie lourde. La création d'un pôle de biotechnologies peut être une alternative intéressante "

En Europe, les activités chimiques se situent au premier plan mondial en terme d'importance et de qualité. Au sein de cet ensemble européen, les activités chimiques françaises occupent une place majeure. Il est important que ce point fort de notre économie conserve une position prépondérante en France et en Europe. Mais Toulouse ne peut être considérée comme un site chimique comme ceux qui existent dans de nombreuses villes françaises. Toulouse est traumatisée par l'explosion du 21 septembre dernier qui a été ressentie avec plus ou moins de gravité, par chaque Toulousain, où qu'il se trouve à ce moment-là dans notre ville.

Les conséquences psychologiques sont énormes. Pensez-vous qu'il soit possible de reconstruire des écoles, des collèges, des lycées à proximité du pôle chimique ? Moi, je ne le ferai pas si des activités classées Seveso continuaient sur le site. Sur le plan général, je demande qu'une loi soit adoptée garantissant que les études de danger sur les sites chimiques soient réalisées par l'Etat, et non par les industriels eux-mêmes. D'autre part, il faut que les activités chimiques se déroulent à flux tendu, afin d'éviter le stockage de matières potentiellement dangereuses. Les enjeux de la reconversion sont immenses. Ils touchent, en premier lieu, les personnels qui devront faire l'objet de mesures de reclassement ou de formation. Les salariés concernés peuvent être certains que la Ville de Toulouse accordera la plus grande attention et la plus grande vigilance à leur devenir. Nous n'ajouterons pas au drame humain qu'ont vécu ces personnes, un drame économique et social. Il me semble, en outre, très important de rappeler que la reconversion du site chimique ne doit pas être interprétée comme une remise en question de la qualité de leur travail et de leurs compétences.

Pour les collectivités locales, et d'un point de vue fiscal, la perte de recettes s'élèvera à 90 millions de francs par an. Il faut ajouter à cela les 400 entreprises sinistrées ou gravement fragilisées (représentant environ 7 000 emplois) qui subiront des pertes d'exploitation de plusieurs milliards de francs. L'explosion de l'usine AZF a sensiblement précarisé l'économie toulousaine qui subit dans le même temps les conséquences des attentats aux Etats-Unis du 11 septembre. Vous le savez, la construction aéronautique est durement touchée et les compagnies aériennes connaissent d'importantes difficultés. Quels que soient la force et le dynamisme d'Airbus, nous devons nous attendre à en ressentir les effets à Toulouse. C'est pour l'ensemble de ces raisons que j'ai sollicité le Premier ministre par courrier, dès le 27 septembre, pour qu'il envisage la mise en oeuvre d'un Plan de développement pour Toulouse et son agglomération qui pallierait les faiblesses du Contrat de plan conclu avant l'explosion du 21 septembre. Ce soutien de l'Etat nous est indispensable pour relancer notre économie et redonner confiance aux entrepreneurs et aux investisseurs.

De tels objectifs passent également par la création d'un dispositif d'aides fiscales et immobilières mais aussi d'aides à l'investissement et à l'emploi, comme cela a déjà été fait dans le passé pour soutenir d'autres régions en difficulté. Des fonds de développement peuvent s'envisager pour conforter les efforts de travaux de construction et de création d'entreprises. Pour en revenir à l'avenir même de la plateforme chimique sud, si nous voulons le départ des activités industrielles classées Seveso, il est important de rappeler que les activités chimiques non dangereuses (la chimie fine) ne sont pas concernées par ce déplacement. La chimie garde un droit de cité à Toulouse, elle est même indispensable à notre tissu économique, mais à condition de ne présenter aucun risque pour la population. Néanmoins, il faudra remplacer les activités de chimie lourde qui quitteront la ville. La création d'un grand pôle économique, consacré aux activités de la santé et des biotechnologies (génopole, bio-informatique, nutrition, biomatériaux, télémédecine), représenterait une alternative intéressante, ces activités étant en pleine expansion et leur potentiel de développement étant considérable. Cette solution semble déjà convaincre les industriels, puisqu'il y a quelques semaines les Laboratoires Sanofi nous ont confirmé leur intention d'investir sur le territoire toulousain.

La Ville ne manque pas de ressources pour réussir cette reconversion. Toulouse est reconnue depuis de nombreuses années pour l'excellence de ses universités et de ses entreprises spécialisées dans les technologies de pointes. Sa dimension européenne et internationale, sa réputation, ses équipements et ses infrastructures sont autant d'atouts de choix sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour rebondir. " Les enjeux de la reconversion sont immenses et touchent en premier lieu les personnels qui devront être reclassés. La Ville restera vigilante à leur avenir "

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Philippe Douste-Blazy est député-maire (UDF) de Toulouse, et président de la Communauté d'agglomération du Grand-Toulouse.


 Source : Tout Toulouse (28/11/2001)    Source : Tout Toulouse (28/11/2001)

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