Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : Tout Toulouse (07/11/2001)    Source : Tout Toulouse (07/11/2001)
[Articles du 07/11/2001] - [ Periode : 11-2001 (256 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 07/11/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

Logo Tout Toulouse

Visite guidée dans les usines sinistrées 4


Photo © Tout Toulouse

Le directeur d'Isochem a pris la place de Roger Meyniel pour expliquer comment son entreprise produit des médicaments. " Pas plus de 10 % de l'activité d'Isochem dépendent du phosgène " notent les visiteurs. C'est alors qu'ils comprennent que le tour du site est en passe de s'achever. Tollé dans le bus, où l'on exige de voir l'atelier de production de phosgène et les stocks en citerne et containeurs. Extrait du compte-rendu rexpédié aux autres membres du collectif :

" Le directeur nous annonce que la visite est terminée. Il nous faut insister pour que nous fassions marche arrière vers le milieu de l'usine pour visiter le quartier du phosgène, véritable objet de notre visite. La salle de contrôle est assez surréaliste. Un tableau de bord d'une demi-douzaine d'ordinateurs, avec des surveillants habillés pour l'extérieur. La toiture est en tôle apparente par dessous, le plafond et l'isolation sont partis. Mais la déformation du toit est telle qu'il a fallu faire des trous dans les points bas et coller des tubes de gouttière pour récupérer l'eau de pluie. Tout ça est presque étanche grâce au ruban adhésif et au mastic colle. Ca goutte un peu, mais pas sur les ordinateurs. Un étai jaune au milieu de la pièce achève de lui donner le look Tchernobyl ". En redescendant de la salle de contrôle, il y a un conteneur de phosgène dans la cour. Un bloc de 950 kilos, posé sur un socle, décrit comme un " sarcophage " par Pierre Labeyrie.. " Ils nous l'ont offert en pâture. Ils nous ont poussé à faire une photo-souvenir devant " raconte Henri Farreny, qui doit à nouveau insister pour aller voir le reste du stock. " Il est 12h30, on n'a plus le temps " fait valoir Roger Meynel. Nouvelle bronca. Un ruban blanc et rouge est tendu entre deux poteaux. " On ne peut pas franchir cette limite " explique le directeur. Le groupe ira tout de même voir les rangées de conteneurs, recouverts de bâches noires, qui sont entreposés en plein air sur deux quais de déchargement, à coté d'un embranchement de chemin de fer. Les visiteurs en compte une soixantaine, sans pouvoir distinguer ceux qui sont vides de ceux qui sont pleins. Le directeur explique que les bâches ont été placées pour éviter les regards indiscrets. " Le gars de la sécurité m'a confié que chaque fût valait près de 2 millions de francs " raconte Alain Marcon, qui s'est livré à un rapide calcul : selon lui, le phosgène est vendu plus de 10 000 francs le kilo.

Un par un, les visiteurs iront également jeter un oeil à travers une petite fenêtre sur les cuves de phosgène semi-enterrées, protégées sous un petit bâtiment bardé de métal. Les témoins racontent : " On dirait une piscine, avec de grosses cuves en métal jaunasse au fond ". " Elles ne sont pas enterrées, mais posées en sous-sol, avec une passerelle métallique au-dessus ". " Les citernes semblent moins blindées que les conte neurs " . En repartant, les cinq notent que les plaques de métal du côté nord ont été changées récemment, preuve que l'explosion avait réussi à rompre le double confinement. A 20 mètres de là, la balustrade d'un autre bâtiment a totalement disparu. Et si un " missile ", comme disent les experts à propos des pièces projetées par l'explosion, avait percé la cuve de phosgène, comme cette citerne de méthanol aperçue à l'entrée ? " En passant devant, je me suis dit : je ne sais pas si Dieu existe, mais si c'est le cas, merci ", avoue Alain Marcon. Ls visiteurs doivent reprendre leurs voitures pour gagner le site de Tolochimie. Nouvelle distribution de masques à gaz, de lunettes de protection, mais aussi de capteurs de phosgène : une sorte de papier réactif glissé dans une pastille qui s'épingle sur les vêtements ; il permet de détecter ce gaz pratiquement inodore, qui ne commence à sentir le foin coupé ou la pomme pourrie que lorsque sa concentration est déjà fatale pour l'organisme humain. L'usine, plus moderne que la SNPE, semble mieux tenue. Le site, plus petit, est découpé en zones de plusieurs couleurs, avec différents degrés d'autorisation. Ni vitres cassées, ni gravats : quasiment pas de traces de l'explosion. Les visiteurs assistent depuis la salle de contrôle à la destruction des derniers kilos de phosgène de Tolochimie.

Stéphane Thépot


 Source : Tout Toulouse (07/11/2001)    Source : Tout Toulouse (07/11/2001)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article