Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : Liberation (21/01/2003)    Source : La Depeche (22/01/2003)
[Articles du 21/01/2003] - [ Periode : 01-2003 (22 articles)] - [ Source : Liberation (43 articles)]

Article paru le 21/01/2003 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

Logo Liberation

AZF: le procureur contre-attaque


Accusé de négliger la piste terroriste, il défend l'impartialité de son enquête et répond point par point à ses détracteurs.

«Il y a lieu de rétablir des équilibres...» Avant la conférence de presse cet après-midi, dans laquelle il va tenter de défendre son impartialité, Michel Bréard, le patron du parquet qui dirige l'enquête sur l'explosion d'AZF le 21 septembre 2001 à Toulouse, a répondu dès hier dans le Journal du dimanche à ceux qui estiment que toutes les pistes ­ et notamment celles permettant de conclure à un attentat ­ n'ont pas été explorées. C'est le cas des salariés, des syndicats et de la direction d'AZF. Ça l'est aussi de l'Express et du Figaro, qui, dans leurs éditions du 16 janvier, lui reprochent d'avoir «délibérément négligé l'hypothèse criminelle» en n'exploitant pas suffisamment un certain nombre d'éléments trou bles. Le procureur soupçonne en retour ces publications d'avoir été directement inspirées par la défense de TotalFinaElf.

«Toutes les pistes ont été purgées trois fois dans tous les sens, défend un lieutenant du SRPJ. Aller plus avant dans certains cas reviendrait à appliquer le principe du délit de faciès.» Les enquêteurs ne comprennent en effet pas l'acharnement des tenants de la thèse de l'attentat terroriste contre ces deux ouvriers intérimaires d'origine tunisienne ou algérienne. Ainsi le cas de Samir A., constituant pour l'Express la sixième des «sept raisons de ne plus croire à un accident». Pourquoi ? Samir A., employé de la société de nettoyage TFN sur le site d'AZF, a quitté l'usine à peine plus d'une demi-heure avant qu'elle explose.

Perquisition. L'hebdomadaire reproche ensuite au SRPJ d'avoir trop vite écarté l'hypothèse Samir A. Faux, rétorquent les policiers : Samir a eu droit à deux auditions au commissariat et à une perquisition à son domicile. Il y a eu aussi perquisition au domicile de son épouse, dont il est séparé. Laquelle a été entendue par le SRPJ. L'intérimaire laveur de carreaux d'origine algérienne a quitté son travail à 9 h 45 le 21 septembre, parce qu'il vomissait, atteint d'une gastro-entérite, a-t-il expliqué aux policiers qui ont trouvé chez son épouse une ordonnance signée, datée et frappée du tampon du pharmacien le 5 octo bre. Ces mêmes sceptiques s'étonnent aussi du trajet en autobus inhabituel pris ce jour-là par Samir A. pour rentrer chez lui. Lequel s'en explique pourtant dans le détail auprès des policiers. La perquisition à son domicile a, par ail leurs, révélé un virement de 7 000 francs précédant l'explosion et provenant d'une banque new-yorkaise. Le fait intrigue ceux qui plaident en faveur de la thèse criminelle, mais l'enquête indique que Samir A. a un frère, Zoheir, chauffeur de taxi dans la mégapole américaine. Et un cousin, Ismaïl, qui y est vendeur. Selon Samir A., les deux se seraient cotisés pour l'achat de «pièces de camions» et pour la «famille», qu'il devait retrouver bientôt en Algérie.

Ses accusateurs ignorent apparemment aussi les précisions de Samir quant à la destination du surprenant devis de 120 000 francs pour l'achat de 21 livres techniques sur la chimie et le génie indus triel retrouvé à son domicile. Selon Samir A., le devis était destiné à un ami libraire de son frère Wahab, dans son village d'origine, Borj Menaïel. De la même façon, rien n'est jamais dit du manuscrit saisi chez lui où est griffonnée une motion de «solidarité avec le peuple américain», après les attentats du 11 septembre. Pourquoi, enfin, se demandent les accusateurs, un étudiant qui possède des diplômes fait-il du nettoyage à AZF ? Les enquêteurs lui ont posé la question. «Je n'ai pas eu le choix, indique ce titulaire d'un Deug de technologie, je n'ai trouvé en France que des emplois dans le nettoyage...»

Diffamation. Parmi les «sept raisons de ne plus croire à un accident», l'Express revient, en n'en donnant que les initiales, sur le cas d'un autre intérimaire, d'origine tunisienne celui-là. La mise en cause de ce garçon tué dans l'explosion du 21 septembre a déjà valu au Figaro d'être condamné pour diffamation il y a quinze jours. L'enquête sur cette explosion qui a provoqué la mort de 30 personnes est loin d'être close. Le procureur Bréard dit attendre encore plusieurs expertises «prochainement».

Gilbert LAVAL


 Source : Liberation (21/01/2003)    Source : La Depeche (22/01/2003)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article