Michel Bréard, en charge du dossier sur l'explosion de l'usine, dément les accusations de partialité et de manque de sérieux portées par la presse.
Le procureur de la République de Toulouse Michel Bréard, qui doit donner lundi une conférence de presse suite à la diffusion récente d'articles de presse sur l'explosion de l'usine AZF, a affirmé dans un entretien au Journal du dimanche que l'enquête sur les causes de la catastrophe était "sérieuse" et n'était "pas partiale". Pour lui, la parution dans L'Express et Le Figaro de deux articles qui mettent en cause l'enquête en cours et privilégient la thèse de l'attentat pour expliquer l'explosion du 21 septembre 2001, a fait "beaucoup de bruit pour rien". "Ces articles laissent planer un doute qui n'est pas d'actualité dans la mesure où ils font état d'une lecture partielle du dossier", affirme le procureur qui veut s'attacher lundi à "rétablir des équilibres". "L'intérêt de tous, c'est la manifestation de la vérité", ajoute-t-il, constatant que "les questions évoquées dans la presse coïncident en plusieurs endroits avec les questions que pose la défense d'AZF dans un mémoire qui est parvenu mi-décembre chez le juge d'instruction".
"Les vérifications"
Michel Bréard assure que "toutes les vérifications ont été faites systématiquement et sérieusement" autour de la personnalité d'un ouvrier décédé sur le site dont le passé laisserait, selon les journaux, apparaître des zones d'ombre. Par ailleurs, le procureur affirme que "ni l'enquête ni AZF n'ont encore établi ce qu'est devenu (le) chrome" soustrait à la vigilance de l'entreprise en août 2001, selon les dirigeants de l'usine. "On ne sait donc pas si sa disparition relève d'une coïncidence ou s'il est possible de faire un lien avec le drame", souligne Michel Bréard. "En tout état de cause, il a bien évidemment été demandé aux experts d'examiner le risque que pouvait entraîner le mélange chrome-ammonitrates". Précisant que leurs conclusions devraient être rendues "prochainement", le procureur ajoute qu'à sa "connaissance, il n'y a rien dans le dossier qui atteste de la présence de chrome dans le cratère". L'explosion le 21 septembre 2001 de l'usine AZF de Toulouse a fait 30 morts et plus de 2.000 blessés.
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