Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : La Depeche (23/09/2002)    Source : La Depeche (24/09/2002)
[Articles du 24/09/2002] - [ Periode : 09-2002 (79 articles)] - [ Source : Liberation (39 articles)]

Article paru le 24/09/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

Logo Liberation

AZF : le rapport qui gêne la CGT


Un cabinet mandaté par la CHSCT critique les conditions de stockage des produits.

Les sections CGT et CFDT de l'usine AZF, filiale de TotalFinaElf, dénoncent depuis l'accident tous ceux qui ont décrit leur usine comme étant «une poubelle chimique». Le cégétiste Serge Baggi, qui anime la commission d'enquête du comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT), n'apprécie peut-être que modérément que les conseillers auxquels il a fait appel, se mêlent d'en faire de même. C'est pourtant ce qui s'est produit.

«Mauvais état». Voici ce qu'on lit page 7 du rapport d'étape du comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) d'AZF : «Nous avons noté une dalle en bon état sur les 25 mètres restant à l'ouest après l'explosion.» Et page 2 de la «contribution à l'analyse de l'explosion du 21 septembre» du cabinet Cidecos-Conseil : «Le tas de nitrate d'ammonium reposait sur une dalle en béton en très mauvais état.» Ce n'est pas la première contradiction qui apparaît dans la recherche des causes de la catastrophe qui a tué 30 personnes l'an dernier à Toulouse. Mais le cabinet Cidecos a été désigné par le comité d'hygiène lui-même pour une «mission d'assistance» à sa propre commission d'enquête... «Il ne faut pas s'arrêter à une série de qualificatifs», minimise Serge Baggi. Le cabinet Cidecos épingle en effet comme «approximatif» le contrôle de stockage des amonitrates dans le hangar 221 qui a explosé le 21 septembre. L'organisation de ce stockage, relève encore le cabinet, était «insuffisamment rigoureuse». Et ses conditions matérielles, «déficientes».

Avant de remettre son rapport d'étape le 10 septembre, le CHSCT connaissait depuis juillet les analyses du Cidecos. «Ces analyses seront jointes au rapport définitif qui sera rendu en décembre», explique Serge Baggi. En attendant, il n'en est surtout pas tenu compte. Alors que le cabinet conseil mentionne qu'«aucun dispositif de détection et d'alarme incendie» n'équipait ce hangar 221, malgré un arrêté préfectoral, le comité d'hygiène se contente du fait que «la détection d'incendie [y] était assurée par la proximité et la présence en régime continu du personnel de sécurité incendie de l'usine». Ce hangar avait un «équipement électrique non adapté», ajoute Cidecos. Le CHSCT décrit bien les «15 appareils électriques étanches» fixés au mur, mais prend soin de ne pas préciser qu'il s'agissait de néons «non antidéflagrants». De la même façon, mentionnant que 15 tonnes d'amonitrates y étaient enrobées de Fluidiram 930, le CHSCT ne précise pas, comme le fait Cidecos, que ce produit rend le nitrate d'ammonium «beaucoup plus sensible en terme d'explosivité» et a ainsi «pu jouer un rôle dans l'explosion».

Les contradictions se corsent concernant les causes directes de la catastrophe. L'hypothèse judiciaire est qu'un dépôt de 500 kg de produits chlorés sur les nitrates aurait pu provoquer l'explosion 10 minutes plus tard. Le CHSCT affirme que «cette hypothèse (...) est écartée», étant établi que le client des produits chlorés a reçu la totalité de sa commande. Cidecos juge au contraire que cette piste a encore toute «sa légitimité et sa crédibilité».

«Pas suffisante». A propos de l'explosion d'une tour voisine, Cidecos explique que «l'énergie cinétique» de ses débris «n'aurait pu être suffisante pour provoquer l'explosion du tas de nitrate». Mais le comité d'hygiène fait encore semblant de se poser la question : un de ces débris «aurait-il pu atteindre en tir tendu avec une vitesse suffisante le bâtiment 221 et le tas de nitrate ?» Et il conclut que «l'usine était exploitée conformément au dernier arrêté préfectoral du 18 octobre 2000». Le président de Grande Paroisse, propriétaire d'AZF, nous indiquait le 5 septembre que si son usine avait été une «poubelle chimique», des salariés n'auraient pas manqué de le faire savoir. Pas le CHSCT, en tout cas.

Gilbert LAVAL


 Source : La Depeche (23/09/2002)    Source : La Depeche (24/09/2002)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article