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 Source : Liberation (21/09/2002)    Source : Liberation (21/09/2002)
[Articles du 21/09/2002] - [ Periode : 09-2002 (73 articles)] - [ Source : Liberation (36 articles)]

Article paru le 21/09/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

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Rien n'a changé


Un an après, les 30 morts de Toulouse n'auront attiré sur eux que des larmes de crocodile de la part des pouvoirs publics. L'instruction n'est pas terminée, ce qui retarde la définition des responsabilités et donc des indemnisations, et aucun fonds d'aide aux victimes n'a été créé. Si l'on ajoute les lenteurs administratives et la mauvaise volonté ­ pour ne pas dire plus ­ des assureurs à payer, on comprend l'inquiétude, l'abandon et même le ressentiment qu'éprouve toujours une ville touchée au coeur et gravement stigmatisée. Certes, l'usine AZF ne rouvrira pas, mais cela semble plus dû à la peur de réveiller la colère des Toulousains qu'à la volonté de créer un précédent exemplaire. Aucune réforme sérieuse des installations à risque n'a été entreprise, et les services d'inspection continuent de gérer la pénurie : 600 inspecteurs pour 30 000 sites classés à risque sur l'ensemble du territoire. Il n'est même pas sûr que les 150 postes supplémentaires promis par le gouvernement Jospin, et qui doivent permettre en cinq ans le doublement des effectifs de contrôle, soient inscrits au budget 2003. De même, les riverains des 1 200 sites Seveso de l'Hexagone n'ont constaté aucun changement dans leur vie quotidienne. Quant au projet de loi promu par Yves Cochet, son successeur au ministère de l'Environnement, Roselyne Bachelot, promet qu'il devrait être proposé sous une forme complétée avant la fin de l'année au Parlement et voté avant l'été prochain. C'est dire la lenteur générale qui a succédé aux déclarations solennelles qui ont suivi l'explosion du 21 septembre. Pourtant, il ne s'agit ni de jeter l'opprobre sur telle ou telle activité industrielle, ni de construire après Alphonse Allais des usines à la campagne, ni de prôner une improbable politique du risque zéro. Il s'agit simplement d'évaluer les véritables risques, de le faire dans la plus grande transparence et indépendance possible, selon un cadre législatif ou réglementaire précis, de prévoir à terme l'isolement des usines les plus dangereuses, sinon leur déménagement et de tenir informées les populations. Bref, de se montrer un Etat responsable, dégagé des lobbies de toutes sortes. On peut rêver.

GAUDEMAR Antoine


 Source : Liberation (21/09/2002)    Source : Liberation (21/09/2002)

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