La mairie de la ville a publié un bilan complet de l'explosion de l'usine chimique qui, le 21 septembre 2001, avait tué 30 personnes.
A quelques jours du premier anniversaire de l'explosion de l'usine chimique AZF (30 morts le 21 septembre 2001), la mairie de Toulouse a dressé lundi un bilan complet de la ville rose, dans une publication de 74 pages qui résume les faits et les conséquences de cette catastrophe. Tiré à 10.000 exemplaires, ce petit livre intitulé "Toulouse, un an après", dont la couverture arbore un joli ciel bleu, sera distribué au niveau local aux divers organismes administratifs, économiques, scientifiques, culturels et sociaux, mais aussi à toutes les collectivités locales et mairies de France qui ont apporté leur aide à Toulouse.
Une version grand public
Une version grand public de 32 pages sera envoyée à tous les Toulousains vers le 21 septembre. Il fait d'abord le récit du jour de la catastrophe et des suivants, rappelle les moyens mis en place dans l'urgence (cellules de soutien psychologique, relogement en centres d'hébergement, installation de cellules de crise...), et dresse le bilan des victimes: 30 morts, plus de 3.500 blessés, dont les séquelles seront nombreuses non seulement au niveau auditif, mais aussi au niveau des blessures dues aux éclats de verre, sans compter les troubles psychologiques profonds. La publication reconstitue les étapes de la reconstruction des logements et des équipements publics. Fin août, 81% des logements publics ont terminé leurs travaux, 71% des logements individuels également, mais seulement 44% des logements en copropriété. Les 114 mobile-homes ont commencé à être démontés et la plupart des familles ont acccepté un relogement; seules cinq familles restent encore à reloger, refusant pour le moment la ou les propositions de la mairie. Ce livre fait également le point sur les entreprises et l'avenir de l'économie toulousaine, gravement touchée dans le secteur de la chimie: les usines AZF et Tolochimie ont fermé, la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs) fonctionne mais a abandonné l'utilisation du phosgène dont dépendaient près de 70% de ses activités. Selon la mairie, le pôle chimique ne représente plus que 240 emplois, contre 1.100 avant l'explosion, sans compter les 600 emplois supprimés dans les entreprises sous-traitantes.
Le programme de la commémoration
A l'occasion de la présentation de ce livre, le maire de Toulouse Philippe Douste-Blazy a donné le programme de la commémoration du 21 septembre prochain. A 10h17, toutes les cloches de la ville sonneront le glas pour demander aux Toulousains d'observer trois minutes de silence. A la fin du recueillement, "les cloches sonneront à toute volée", puis les Toulousains seront invités à se rendre place du Capitole pour "l'hommage rendu aux victimes en présence des autorités civiles et religieuses". L'Orchestre National du Capitole de Toulouse, dirigé par Michel Plasson, devrait notamment y interpréter la 5e Symphonie de Beethoven, dite «la symphonie du destin». En signe d'espoir et de solidarité avec les victimes et leurs familles, le maire de Toulouse invite la population à porter un ruban blanc à la boutonnière, rubans qui seront notamment distribués dans les mairies et chez les marchands de journaux. Enfin, à partir du 18 septembre, des "cahiers d'expression" seront mis à disposition des Toulousains pour recueillir leurs témoignages.
avec AP
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