Retour vers l accueil du site lesnews.org...

 Source : Le Monde (04/07/2002)    Source : Le Monde (08/07/2002)
[Articles du 05/07/2002] - [ Periode : 07-2002 (62 articles)] - [ Source : Liberation (36 articles)]

Article paru le 05/07/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Liberation

Logo Liberation

Les eurodéputés lancent Seveso III


Les élus ont abaissé les seuils tolérés dans certaines usines «à risques».

Après chaque catastrophe industrielle, la même question est posée : comment éviter la proximité de sites manipulant des substances dangereuses avec des zones habitées ? Pourtant, depuis l'explosion de l'usine chimique de Seveso, en 1976, deux directives européennes (dites «Seveso I» et «II») ont été adoptées : elles prévoient notamment des obligations d'information sur les risques et exigent des procédures de sécurité en cas de catastrophe.

Mais la conciliation entre l'intérêt des populations et celui des industriels a toujours tourné à l'avantage des seconds, comme l'ont encore montré les explosions d'Enschende, aux Pays-Bas, et de l'usine AZF à Toulouse. Le Parlement européen n'hésite pas à affirmer que les normes actuelles offrent une protection largement illusoire. Profitant d'une proposition de la Commission européenne, qui se contente de toiletter Seveso II, il s'est lancé dans la création d'un «Seveso III», à la grande fureur de la Commission, qui estime que Strasbourg va trop loin et trop vite. Les eurodéputés, toutes tendances politiques confondues, ont ainsi décidé, mercredi, d'abaisser les seuils tolérés, dans les usines «à risques», de nitrate d'ammonium à un niveau qui aurait évité l'accident de Toulouse. Le nitrate de potassium subit le même sort. Ils exigent aussi que des «distances appropriées» soient prévues entre ces exploitations et les immeubles, les routes, les établissements industriels, etc.

Sanctions. Dans les trois ans, la Commission devra élaborer une méthodologie européenne afin de définir ces «distances de sécurité minimales» et recenser les risques existants. Enfin, des sanctions ont été prévues si la directive est violée : les autorités nationales pourront «suspendre l'activité» de l'entreprise et même en «interdire l'exploitation». Mais la droite du Parlement s'est opposée à ce que les autorités nationales puissent demander à des experts indépendants de vérifier les études de danger réalisées par les entreprises... Comme le montre la réaction négative de la Commission, ce texte est jugé trop contraignant par les industriels, qui vont faire pression sur leurs gouvernements respectifs pour le bloquer. Les Etats sauront-ils y résister ?.

Jean QUATREMER


 Source : Le Monde (04/07/2002)    Source : Le Monde (08/07/2002)

(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org, les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations, sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié en en-tête)


Retour en haut de l article