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 Source : La Depeche (13/06/2002)    Source : La Depeche (14/06/2002)
[Articles du 13/06/2002] - [ Periode : 06-2002 (50 articles)] - [ Source : Nouvel Observateur (43 articles)]

Article paru le 13/06/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Nouvel Observateur

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JUSTICE Le directeur d'AZF en garde à vue


Photo © Nouvel Observateur Le directeur de l'usine AZF de Toulouse et plusieurs de ses collaborateurs au SRPJ de Toulouse. Ils auraient refusé de répondre aux questions des enquêteurs.

Le directeur de l'usine AZF de Toulouse, Serge Biechlin, et huit de ses collaborateurs, ont été placés en garde à vue ce jeudi matin dans les locaux du SRPJ. Les neuf salariés de l'usine étaient convoqués au commissariat central de Toulouse (Haute-Garonne) dans le cadre de l'enquête sur l'explosion du 21 septembre. Serge Biechlin et son sous-directeur René Maillot, sont arrivés vers 10h. Les autres salariés de l'usine, en majorité des cadres, étaient eux convoqués à 9h et à 10h. Parmi eux, un ancien responsable de la sécurité et des responsables d'atelier qui travaillaient dans la zone sud de l'usine.

Ils ont été applaudis et encouragés à leur arrivée par une petite centaine de salariés et militants CGT qui se relayent jour et nuit depuis mardi après-midi devant l'hôtel de police en signe de protestation. Selon LCI, ils auraient refusé de répondre aux qestions des enquêteurs.

30 morts

Quatre salariés d'AZF et d'entreprises sous-traitantes ont été mis en examen mercredi soir après avoir été déférés devant les juges d'instruction chargés de l'enquête sur l'explosion qui a fait 30 morts. Dans l'après-midi, le procureur de la République de Toulouse Michel Bréard avait évoqué une probable mise en examen de ces quatre personnes qui figuraient parmi les onze placées en garde à vue mardi matin dans les locaux du Service régional de police judiciaire.

Jeudi matin, la garde à vue d'une personne d'une entreprise sous-traitante de nettoyage industriel a été prolongée de 24 heures. Les autres personnes en garde à vue depuis mardi ont été relâchées et quatre ont été mises en examen mercredi soir. Il s'agit de deux salariés de l'usine AZF -le responsable du hangar 221 où s'est produite l'explosion et une personne qui gérait le personnel de sous-traitance- et deux employés d'une entreprise sous-traitante. Ces quatre personnes ont été relâchées mercredi vers 19h sans aucun contrôle judiciaire, a-t-on précisé de source syndicale.

Syndicats

Les syndicats FO et CGT ont exprimé ce jeudi leur indignation devant la mise en cause de plusieurs salariés: "L'interpellation suivie de la garde à vue de 11 salariés, puis la mise en examen (mercredi soir, ndlr) de quatre d'entre eux, ont provoqué immédiatement une grande émotion à Toulouse et dans tout le pays", a affirmé un communiqué de Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT. "A l'émotion a succédé l'indignation, et je m'y associe totalement, tant il est évident que les salariés ainsi mis en cause ne méritent pas d'être victimes de procédures aussi aveugles et aussi brutales", a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué distinct, Force Ouvrière a elle-aussi vigoureusement dénoncé ces mises en cause: "FO ne tolère pas que les salariés (...), qui ont déjà payé un lourd tribut, plusieurs morts et la fermeture de leur entreprise, risquent en plus la prison à la place des décideurs dans les entreprises. Ces salariés sont tout autant victimes que la population civile et servent de boucs émissaires à une direction qui n'a pas su assumer son obligation de préservation de la santé et de la sécurité de son personnel."

"Choquant"

De son côté, Me Daniel Soulez-Larivière, avocat de Grande Paroisse, propriétaire de l'usine AZF de Toulouse (groupe TotalFinaElf), a dénoncé jeudi le caractère "choquant" des placements en garde à vue successifs de salariés puis de cadres du site: "Dans une affaire comme ça, dans laquelle des centaines et des centaines de personnes ont déjà été entendues, dans laquelle il y a un pré-rapport d'expertise qui est d'ailleurs assez flou, pourquoi fait-on passer les gens en garde à vue? La garde à vue, c'est fait pour provoquer l'aveu. Ce n'est pas spécial à cette affaire là, c'est pareil dans toutes les affaires. On espère qu'à la sortie on va avoir des paroles à défaut des faits." De son côté, le délégué de TotalFinaElf à Toulouse, Patrick Timbart, a lui aussi regretté les gardes à vue en déclarant: "pour des gens qui ne refusent pas de répondre à la justice, pour des gens qui sont extrêmement disponibles pour l'enquête et transparents, ce sont des méthodes qui sont invraisemblables".

Avec AP


 Source : La Depeche (13/06/2002)    Source : La Depeche (14/06/2002)

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