TotalFinaElf juge la reconstruction de l'usine trop coûteuse.
Finalement, elle fermera. L'usine AZF de Toulouse, ravagée le 21 septembre dernier par une explosion tuant 30 personnes et en blessant plus de 2 000, ne redémarrera pas. Le groupe TotalFinaElf s'était donné dès le lendemain de l'accident le temps de la réflexion. Mais voilà, sept mois après, les origines de la catastrophe sont toujours inconnues. Un argument mis en avant par la direction du groupe pour expliquer sa décision, d'autant qu'à Toulouse les riverains touchés par l'explosion n'ont pas baissé les bras, poursuivant régulièrement leurs manifestations contre le maintien du pôle chimique. Fin mars, à l'appel du collectif Plus jamais ça, près de 10 000 personnes avaient défilé à Toulouse. Mais la direction de TotalFinaElf ne néglige pas les «nécessités économiques» (lire ci-dessous). La reconstruction aurait pris entre deux et trois ans, auxquels il aurait fallu ajouter le temps nécessaire pour obtenir les autorisations de redémarrage. Rien n'aurait pu être produit avant quatre ou cinq ans, au mieux. Trop long, selon la direction, dans un secteur concurrentiel où les parts de marché sont très disputées. TotalFinaElf a préféré couper AZF pour sauver sa branche engrais.
Préretraites. Le groupe pétrolier compte sur des départs en préretraite et des mutations internes pour «trouver une solution pour les 470 salariés du site». A partir du 1er mai, 175 salariés partiront en préretraite dès 52 ans. 80 postes liés au service informatique devraient être maintenus sur le site. Près de 2 000 postes sont, par ailleurs, concernés par un plan de préretraite dans la branche chimie de TotalFinaElf. Permettant de dégager des emplois pour les salariés d'AZF. Le groupe pétrolier s'est aussi engagé à soutenir l'activité économique dans la région de Toulouse, en aidant notamment les PME pour reclasser les sous-traitants du site ou en aidant à la création d'un «institut européen de la sécurité industrielle». Paradoxalement, les salariés ne semblent pas trop s'inquiéter pour le volet social de la fermeture. La contestation est aussi symbolique. Fermer AZF, c'est pour certains céder à la pression de la rue, qui a dénoncé dès l'accident «une usine pourrie et dangereuse». Ce qu'ont toujours contesté les salariés toulousains, expliquant qu'ils ne seraient «jamais allés travailler dans une usine où ils risquaient leur peau tous les jours». Fermer AZF, c'est donner du crédit à la mauvaise image de la chimie. «Depuis le 21 septembre, on bosse pour tout remettre en état, pour tout sécuriser, dit un salarié toulousain. On y a cru, franchement.» Les syndicats partagent cette désillusion : «Lors des réunions avec la direction, nous avions l'impression qu'ils étaient sur une position sincère de poursuite de l'activité, explique, amer, Georges Arcizet de la CFDT. Aujourd'hui, on laisse tomber. Et j'ai surtout l'impression que c'est pour des raisons électoralistes.» Les syndicats et bon nombre d'ouvriers de l'usine dénoncent l'attitude des politiques. Le 9 avril, les représentants des salariés avaient été reçus par les ministères de l'Industrie, de l'Environnement et de la Défense. Ils en étaient sortis très déçus. «Notre moral varie depuis septembre en fonction des déclarations des uns et des autres», dit un ouvrier.
Alarme. A Toulouse, dès l'annonce de la fermeture de l'usine, les sirènes d'alarme ont été déclenchées, provoquant la mise en alerte des véhicules de secours. Massés devant les portes, les ouvriers d'AZF ont été rejoints par leurs voisins de la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs) et de Tolochimie. Les deux usines, toujours fermées, attendent les décisions administratives qui devraient permettre leur redémarrage. Mais à la SNPE on s'inquiète. «AZF s'arrête, on a peur de tomber derrière. Après les élections», prédit un salarié. Alarme. A Toulouse, dès l'annonce de la fermeture de l'usine, les sirènes d'alarme ont été déclenchées, provoquant la mise en alerte des véhicules de secours. Massés devant les portes, les ouvriers d'AZF ont été rejoints par leurs voisins de la SNPE (Société nationale des poudres et explosifs) et de Tolochimie. Les deux usines, toujours fermées, attendent les décisions administratives qui devraient permettre leur redémarrage. Mais à la SNPE on s'inquiète. «AZF s'arrête, on a peur de tomber derrière. Après les élections», prédit un salarié.
Muriel GREMILLET
(Pour rappel, la diffusion d'articles est soumise à
des règles strictes. Je vous invite à consulter celles-ci en cliquant
directement sur le logo en en-tete de page pour accéder au jounal propriétaire
de cet article. En ce qui concerne le site sur lequel vous vous trouvez http://www.lesnews.org,
les demandes ont été faites ou sont en cours. Pour plus d'informations,
sur le drame de Toulouse, je vous invite également à consulter
les articles disponibles ou dossiers sur les sites multimédias de ces
journaux, accessibles également en cliquant via le logo du journal assoccié
en en-tête)