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 Source : La Depeche (16/03/2002)    Source : Le Monde (20/03/2002)
[Articles du 16/03/2002] - [ Periode : 03-2002 (58 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 16/03/2002 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Comment la SNPE espère repartir


Les dossiers de redémarrage des activités d'Isochem et de Raisio sont prêts. Ils pourraient annoncer celui de la SNPE, d'abord sans phosgène. A défaut d'une réponse politique, la SNPE en appelerait aux juges. Le calendrier est désormais le principal souci de la SNPE. L'entreprise est convaincue qu'elle sera autorisée à redémarrer, partiellement et sans phosgène dans un premier temps. Mais quand viendra l'autorisation ? Et de qui ?

Le dossier de reprise partielle d'activité, déposé le 28 décembre à la préfecture par la société nationale et ses filiales, a été peaufiné par les ingénieurs. Pour corriger le tir de leur première mouture, qui laissait persister une zone de risque sur la rocade, la solution d'un mur " anti-souffle " a fait long feu. Ses experts planchent en ce moment sur un déplacement des ateliers de quelques centaines de mètres à l'intérieur du site comme le leur a demandé la préfecture. Le problème reste entier pour le chemin des Etroits, mais la zone Seveso ne traversera plus le principal axe de circulation. Pour la SNPE, l'essentiel est de montrer sa bonne volonté. Le cas de la quinzaine de foyers qui s'accrochent au bas du côteau tombant dans la Garonne n'est pas aussi urgent. L'entreprise se contente de glisser qu'ils étaient déjà menacés d'expulsion par les mouvements de terrains du secteur. Le moment venu, que pèseront quinze foyers face à la centaine de salariés et leurs familles ?

En attendant, la SNPE met en avant sa filiale Isochem et l'entreprise finlandaise Raisio, dont les périmètres de sécurité restent confinés au site. Cette première partie du dossier de reprise partielle est techniquement présentable. C'est donc elle qui a été présentée avec un certain succès devant le SPPPI. Ce premier chapitre de la première phase n'attend plus que l'avis du comité départemental d'hygiène, qui devrait se réunir d'ici la fin du mois (lire page 12). Le feu vert administratif et technique soulève tellement peu de doutes que le magazine régional du Medef, qui milite activement pour la reprise industrielle, annonce dès maintenant : " Les premières fabrications pourront démarrer début mars, l'ensemble des ateliers sera prêt en juin. " En fait, le dernier obstacle sur le chemin des premiers redémarrages - ceux-ci pouvant en annoncer d'autres, y compris le retour du phosgène - est d'ordre politique. Le PDG de la SNPE, Jacques Lopion, insiste sur ce point dans une lettre adressée à ses salariés. En clair, il adresse à Lionel Jospin, premier ministre, et au préfet, représentant du gouvernement, le même reproche que les opposants du pôle chimique : oublier les échéances électorales. Jacques Lopion regrette que le calendrier électoral interfère sur un calendrier technique et administratif pratiquement bouclé. L'entreprise doit-elle attendre jusqu'en juin le verdict des élections présidentielle et législatives et la composition d'un nouveau gouvernement pour être fixée sur son sort ? Après bientôt six mois d'inactivité forcée, les gestionnaires de la SNPE affirment que non. Chaque jour qui passent feraient perdre non seulement de l'argent, mais surtout de précieux marchés, sur lesquelles la société nationale préfère rester discrète. A ce stade, ce sont les juristes de l'entreprise qui prennent le relais des économistes et des ingénieurs. Pour trancher le noeud gordien de l'urgence économique face à la temporisation politique, la SNPE pourrait à tout moment décider de se retourner contre le préfet, qui a décidé unilatéralement de suspendre son activité au lendemain de l'explosion. En l'absence de jurisprudence détaillée sur un hypothétique principe de précaution industriel, l'arrêté préfectoral repose sur des bases légales fragiles, qui peuvent être attaquées devant le tribunal administratif. Avec de réelles chances de succès et, au moins, une certitude : les juges pourraient enfin prendre une décision que le gouvernement a refusé de prendre jusqu'à maintenant. La SNPE, qui se présente comme une " victime " de l'explosion, n'a rien à perdre à aller devant un tribunal. Ce serait alors le premier procès d'une affaire encore à l'instruction sur le plan judiciaire.

S. T.


 Source : La Depeche (16/03/2002)    Source : Le Monde (20/03/2002)

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