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 Source : Le Monde (22/12/2001)    Source : La Depeche (24/12/2001)
[Articles du 23/12/2001] - [ Periode : 12-2001 (141 articles)] - [ Source : Nouvel Observateur (43 articles)]

Article paru le 23/12/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Nouvel Observateur

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Jospin loin de faire l'unanimité


Les Toulousains demeurent circonspects sur les intentions réelles du gouvernement, qui a décidé de fermer l'usine mais de maintenir un pôle chimique.

Après analyse de la tribune de Lionel Jospin dans la Dépêche du Midi, condamnant l'usine AZF à la fermeture et contraignant sa voisine SNPE (Société nationale des poudres explosifs) à des conditions draconiennes de sécurité, les Toulousains demeuraient circonspects samedi sur les intentions réelles du gouvernement. Ce dernier n'envisage "absolument pas de lever l'interdiction" d'activité dans l'usine AZF, en vigueur depuis l'explosion qui a fait 30 morts et 25.000 blessés le 21 septembre, écrit le Premier ministre. Quant à la SNPE, elle devra cesser ses activités liées au phosgène, gaz mortel, qui ne "peuvent répondre aux nouvelles exigences de sécurité que nous fixons aujourd'hui". Mais Lionel Jospin ne ferme pas totalement la porte, si les dirigeants de l'entreprise proposent un projet véritablement sécurisé. Car il se refuse à "bannir la chimie de Toulouse", prônant la reconversion "vers des activités sûres qui ne peuvent pas entraîner de danger pour la population".

"C'est la colère qui prédomine"

Du coup, opposants à la continuation du pôle chimique et partisans de son maintien donnent certes acte au Premier ministre d'avoir communiqué sur AZF avant les fêtes de fin d'année, comme il s'y était engagé. Mais chacune des parties interprète différemment ses propos, regrettant à l'unisson le manque de clarté du gouvernement. Ainsi, pour le collectif "Plus jamais ça" et son porte-parole Jean-Pierre Bataille, le doute demeure sur les intentions réelles de Matignon: "c'est la colère qui prédomine aujourd'hui, car les propos du Premier ministre sont ambigus. Rien n'est définitivement réglé pour AZF, même si Lionel Jospin confirme pour l'instant la non-reprise de l'activité. Pour nous, c'est une demi-victoire car sa temporisation sur la SNPE qui utilise le phosgène, elle, est inadmissible".

"Il fallait un bouc émissaire"

Du côté des salariés d'AZF, on se force en revanche à être plus positif, malgré la douche froide reçue à la première lecture du quotidien régional. "Ca y est, c'est fini. Je suis scié. Je suis indigné", déclare Serge Clamens, technicien chez AZF: "Il fallait un bouc émissaire, eh bien c'est nous, alors qu'on ne connaît même pas les causes réelles de l'explosion du 21 septembre". Lionel Jospin a reconnu aussi que faire toute la lumière sur la catastrophe prendrait encore plusieurs mois. Marc Gianotti, délégué CGT chez AZF, est plus nuancé: "Quand on lit bien, il y a tout et rien dans sa tribune. Je pense qu'il s'agit d'une position temporaire". Et il rappelle qu'à la mi-janvier, AZF "doit présenter un nouveau projet industriel sur lequel le gouvernement devra se prononcer, notamment en matière de sécurité". Le groupe TotalFinaElf, dont dépend l'usine de Grande Paroisse, a réagi en exprimant sa "vive préoccupation", et en proposant aux salariés qui le souhaiteraient "une mutation temporaire ou définitive sur d'autres sites du groupe ou une mise à la retraite anticipée".

"Ce qui me révolte"

A la SNPE, on n'était guère plus rassuré sur les intentions gouvernementales: "Ce qui me révolte c'est que nos installations ont parfaitement résisté, malgré le souffle de l'explosion à AZF, et qu'on risque malgré tout de faire les frais de cet accident", déplore Daniel Barroul, agent de maîtrise à la SNPE. Et d'ajouter: "Si on ne tolère plus le phosgène, on peut fermer tout simplement l'entreprise, puisque c'est 80% de notre activité". Très remontés vis-à-vis des écologistes, les salariés de la chimie en veulent également aux propos qu'ils jugent inconsidérés des politiques: "Tout le monde parle de reconversion du site vers de la chimie fine", souligne Marc Gianotti, "mais celle-ci ne représente que 20% de l'activité du pôle chimique".

Quand au maire de Toulouse Philippe Douste-Blazy, qui avait demandé la fermeture totale du pôle au lendemain de la catastrophe, il estime aujourd'hui lui aussi que la priorité est à la reconversion: "j'aimerais que Toulouse soit aidée par l'Etat. Je demande une aide financière crédible pour faire repartir la zone du pôle chimique, notamment à partir de la chimie fine", a-t-il précisé sur une radio périphérique, depuis l'Inde où il se trouve en mission économique. Au bout du compte, considère-t-on dans chaque camp, Lionel Jospin n'a pas vraiment tranché, et rien n'est encore joué sur le fond pour ce qui est de l'avenir à moyen terme de la chimie toulousaine.

(Avec AFP)


 Source : Le Monde (22/12/2001)    Source : La Depeche (24/12/2001)

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