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 Source : Tout Toulouse (05/12/2001)    Source : La Depeche (06/12/2001)
[Articles du 05/12/2001] - [ Periode : 12-2001 (141 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 05/12/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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L'histoire du rapport qui tue AZF, la SNPE et Tolochimie


Photo © Tout Toulouse Le rapport de l'Ineris qui conclut à l'extrême dangerosité du pôle chimique était commandé depuis un an. Les études ont été accélérées après l'explosion.

Le document final est arrivé à Toulouse trois jours avant le débat régional. Les tribulations d'un texte qui sent le soufre La bombe était déposée à l'entrée de la salle. Elle n'a véritablement explosé que lorsque Jean-Pierre Bataille l'a brandie publiquement, en s'invitant sur la scène du grand amphithéâtre du Centre de congrès Pierre-Baudis. " J'ai simplement signalé que le rapport était dans des cartons, en haut de l'amphi " raconte le porte-parole du collectif Plus Jamais Ça.

Le désormais fameux rapport de l'Ineris était arrivé à Toulouse dès le 27 novembre. Mais il n'a pas été rendu public lors de la journée de pré-débat, organisée le jour même dans ce même Centre de congrès. " J'ai dû me battre jusqu'au dernier moment pour obtenir le feu vert pour sa publication, " explique Alain Dorison, le patron de la Drire, premier destinataire régional du rapport. Jusqu'au dernier moment, les représentants de l'industrie chimique ont fait pression pour empêcher la diffusion de ce document, intitulé " Avis d'expert sur la détermination des zones de sécurité pour la maîtrise de l'urbanisation autour de cinq établissements à risques dans la région Midi-Pyrénées " . Outre les trois usines toulousaines, Grande-Paroisse, SNPE et Tolochimie, la Drire de Midi-Pyrénées avait en effet demandé l'avis de l'Ineris sur deux autres usines, à Saint-Gaudens et dans l'Aveyron, à la fin de l'an 2000. La commande était donc antérieure à l'explosion du 21 septembre dernier.

" Le présent document a été volontairement disjoint de toute considération relative à l'explosion survenue le 21 septembre " précise l'Ineris. L'institut a toutefois forcé l'allure pour remettre ses premières conclusions sur les trois usines de Toulouse, alors que son travail sur les autres sites n'est pas encore achevé.

Pour les industriels de la chimie, ce rapport est partiel, voire partial. " C'est un document de travail maximaliste qui a fait l'objet d'une diffusion maximaliste, " regrette un cadre de la SNPE. La Drire reconnaît, dans sa synthèse, qu'il ne s'agit que de la première phase de l'étude qui " ne prend pas en compte les barrières de sécurité passives et actives des installations ". Alain Dorison a toutefois milité pour la diffusion du document. C'est le préfet, Hubert Fournier, qui a finalement tranché. Une ultime réunion au sommet à la préfecture a duré jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi. " Vendredi matin, on se rendait compte que certains n'avaient pas beaucoup roupillé, " raconte José Cambou, la directrice de l'Uminate, la Fédération des associations de protection de l'environnement de Midi-Pyrénes.

En fait, le coup était déjà parti. La veille du débat, Alain Dorison est entendu à la préfecture par la commission d'enquête parlementaire sur les risques industriels. A huis-clos, à la demande expresse du président de la commission, François Loos, député (UDF) du Bas-Rhin. Mais ses collègues députés ne partagent pas tous le goût de la discrétion du président, par ailleurs ancien directeur d'un site Seveso. Au nom de la fameuse " transparence " prônée officiellement par la commission, le document de l'Ineris, transmis par Alain Dorison, commence à sortir du cénacle des initiés. Ce rapport explosif vient de rompre son confinement. " Si on avait voulu affoler les gens, on ne se s'y serait pas mieux pris " bougonne Pierre Cohen, député-maire (PS) de Ramonville et membre de la commission d'enquête. Mais le risque de voir l'expertise de la Drire totalement remise en cause par la publication sauvage d'un rapport tenu secret au moment du débat a été jugé plus fort encore.

Pour ne pas " tuer le débat dans l'oeuf ", le rapport sera donc distribué en catimini à l'entrée du grand amphithéâtre du Centre de congrès. Et ce sont les associations qui se sont chargés d'en assurer la publicité.

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" Le rapport était dans des cartons, en haut de l'amphi ", raconte Jean-Pierre Bataille. Et c'est Jean-Pierre Bataille qui l'a déniché dans un carton et brandi pendant le débat du 30 novembre.

ph. J.-C. S.


 Source : Tout Toulouse (05/12/2001)    Source : La Depeche (06/12/2001)

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