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 Source : La Depeche (26/10/2001)    Source : La Depeche (27/10/2001)
[Articles du 26/10/2001] - [ Periode : 10-2001 (334 articles)] - [ Source : Nouvel Observateur (43 articles)]

Article paru le 26/10/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Nouvel Observateur

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ENQUETE Toulouse : l'accident se confirme


L'enquête sur l'explosion de l'usine AZF favorise la thèse d'un "processus physico-chimique" favorisé par des conditions de stockage désastreuses.

Cinq semaines après l'explosion de l'usine toulousaine AZF, qui a causé la mort de 30 personnes et de gigantesques dégâts, la thèse de l'accident ne cesse de se confirmer, "par déduction", selon les termes du procureur de la République Michel Bréard. L'enquête judiciaire en cours reprend donc la thèse, évoquée dès le lendemain du drame, d'un "processus physico-chimique" favorisé par des conditions de stockage désastreuses. "Des découvertes intéressantes" ont ainsi été faites sur le site, à commencer par la présence de bitume sur la chape de béton du hangar de stockage du nitrate d'ammonium qui a explosé le 21 septembre, a indiqué le Parquet. Cette chape, coulée dans les années 1940, aurait été recouverte de bitume à des fins d'isolation, étant devenue poreuse au fil des ans.

Or, ledit bitume était à base d'hydrocarbures, autrement dit des matières incompatibles avec ce type de stockage, ce qui aurait pu entraîner "l'auto-inflammation" évoquée par le procureur dès le 24 septembre. Il avait parlé à l'époque d"'une thèse accidentelle à 99%". Cet élément a cependant été infirmé par la société AZF, par la voix de son porte-parole Jacques Babarou. "Sur la partie dégagée du cratère, on a bien constaté la présence d'une partie bétonnée restée intacte dans l'explosion, mais non d'une chape bitumée. A l'heure actuelle, nous n'avons toujours pas d'éléments techniques susceptibles d'expliquer l'explosion".

Combinaison d'éléments

L'explosion n'aurait de toute façon pas été déclenchée par un facteur unique, mais par une combinaison d'éléments. Dans un rapport remis le 4 octobre aux juges d'instruction Joacquim Fernandez et Didier Suc, les experts judiciaires concluaient aussi à la thèse de l'accident, évoquant une fuite d'acide sulfurique, colmatée à la chaux et à la soude, quelques jours avant le drame. Ce mélange aurait pu provoquer "l'étincelle" et faire exploser les 300 tonnes de nitrate d'ammonium, notait La Dépêche du midi le 6 octobre. "Cette fuite remonte au 14 juillet dernier d'après notre enquête interne", a cependant assuré Jacques Babarou.

Reste à savoir lequel de ces facteurs aurait pu servir de "détonateur" à l'explosion du nitrate d'ammonium: la saturation du sol en humidité, la pollution du stock de nitrate par des débris organiques et du métal oxydé? "Une accumulation de négligences anciennes et récentes", a résumé le procureur Michel Bréard.

Recherche de l'épicentre

Dans l'espoir de trouver de nouveaux indices sur cet élément détonant, les experts judiciaires poursuivent l'exploration du cratère de 50m de diamètre et de 15m de profondeur afin, dans les prochains jours, d'accéder à l'épicentre du sinistre. Parallèlement, le parquet de Toulouse a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour "diffusion de fausses nouvelles" et une enquête pour diffamation, à la suite d'une plainte déposée par l'avocat de la famille d'Hassan Jandoubi. Certains médias s'étaient fait l'écho de rumeurs sur un "attentat islamiste", s'interrogeant sur la présence dans l'usine de ce manutentionnaire franco-tunisien, décédé lors de l'explosion et revêtu de trois slips et un caleçon sous son pantalon.

"Si je comprends les inquiétudes et les angoisses des Toulousains", avait insisté le préfet de région, Hubert Fournier, le 5 octobre, "il faut faire cesser toutes les rumeurs alarmistes portant sur les causes de l'explosion ou sur certains produits encore présents sur le site chimique". Les rumeurs dissipées, les Toulousains doivent désormais reconstruire. D'autant que, selon les dernières statistiques officielles, 11.000 personnes vivent actuellement dans des logements dont l'état sera insuffisant pour aborder l'hiver. (AP)


 Source : La Depeche (26/10/2001)    Source : La Depeche (27/10/2001)

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