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 Source : Tout Toulouse (17/10/2001)    Source : La Depeche (18/10/2001)
[Articles du 17/10/2001] - [ Periode : 10-2001 (334 articles)] - [ Source : Tout Toulouse (78 articles)]

Article paru le 17/10/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Tout Toulouse

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Seveso sur Garonne : les dix autres sites à risque de l'agglomération


Les usines sont dans la ville. Dans toute l'agglomération, des entreprises officiellement reconnues comme dangereuses cotoient des grandes surfaces, des gares, des routes à grande circulation, parfois même des maisons. Partout, l'urbanisation a rejoint les dépôts pétroliers, les cuves de produits chimiques ou les barils de poudre.

Le long de la bien nommée " rue des usines " de Fenouillet, on trouve par exemple le centre de stockage de propane et de butane de Totalgaz, classé Seveso 1 dès les années 90, mais aussi un grand centre commercial, des entreprises de transport de la gare de triage de Saint-Jory et des habitations. Au bout de la rue, à l'embranchement avec la route nationale 20, l'usine d'engrais Soferti vient à son tour d'être classée Seveso 2. C'est l'une des cinq nouveau sites classés " à risque " dans l'agglomération, en application de la deuxième génération de la directive européenne.

Avec Seveso 1, seuls les sites important de stockage d'hydrocarbures (pétrole, gaz, kérozène) de Toulouse, Lespinasse, Fenouillet et Escalquens étaient répertoriés. Les trois usines chimiques du sud de Toulouse étaient l'exception. Désormais, la prise en compte des stocks de produits chimiques, explosifs ou inflammables est la règle de Seveso 2. A Portet sur Garonne, l'entreprise Linde Gas est ainsi en passe de rejoindre les usines Seveso parce qu'elle utilise de l'acétylène non loin de ses réservoirs d'oxygène. " On ne fait pourtant pas de chimie " se défend le chef d'établissement, Gérard Jassarau. Il assure qu'il n'y a pas de risque en cas d'explosion- " tout juste un grand coup de vent d'autan dans la figure à 75 mètres "- mais précise que la production d'acétylène sera concentrée au bord de l'étang de Berre " fin 2002 " pour des raisons strictement économiques. M Jassarau espère ainsi ne plus être classé Seveso en 2003.

L'enjeu d'un tel classement, c'est l'instauration d'un éventuel périmètre de protection qui déborderait des limites de l'entreprise. La plupart des responsables des entreprises concernées nous ont assuré que les risques restaient confinés à l'intérieur de leurs murs. Il inccombe à la DRIRE de vérifier ces allégations, sur la base des fameuses " études de danger ". Mais les industriels sont en retard pour fournir ces documents. " Le ministère de l'Environnement leur a donné jusqu'à la fin de l'année, dernier délai " précise Patrick Couturier, inspecteur des installations classées à la DRIRE.

Combien de Toulousains vivent, travaillent ou passent à proximité de ces sites réputés dangereux ? Aucun inventaire précis n'a été établi. Les industriels sont en retard dans leurs études de danger. L'éparpillement des usines sur toute l'agglomération fait que pratiquement aucun habitant n'est véritablement à l'abri du danger.

L'agglomération toulousaine doit-elle se résoudre à vivre avec les risques industriels ? Patrick Beaugis et sa femme habitent juste en face de Soferti à Fenouillet, au n°4. Il travaille à l'usine. Son épouse a travaillé à l'usine AZF de Toulouse. Le couple affirme qu'il ne vit pas dans la crainte. Lui a surtout peur pour son emploi, après la suspension de l'usine Soferti de Bordeaux. Leur maison a été construite en même temps que l'usine, en 1916. " Ce sont ceux qui ont construit après qui demandent aujourd'hui la fermeture de l'usine. Ils n'avaient qu'à se renseigner avant " déplore Patrick Beaugis.

A l'association VIE (valorisation intercommunale de l'environnement) du canton nord toulousain, qui se bat depuis des années contre l'usine d'engrais, on déplore justement le manque d'informations sur les usines voisines. " On a appris le classement de Soferti par la presse, après l'accident d'AZF. Le préfet vient de nous le confirmer par lettre, mais sans préciser de date " déplore Canciani, le secrétaire de l'association. Le maire de la commune, Gilles Broquère (PS), affirme qu'il n'a toujours pas été officiellement informé. Depuis, l'élu a été reçu à la préfecture où lui a été présenté le rapport de l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN) rédigé à la suite de l'incendie qui s'était déclaré dans l'usine en août 2000. Ce document préconise d'établir un périmètre de sécurité qui dépasse les limites de l'usine. Une information cruciale, alors que la commune est en train de soumettre la révision de son plan d'occupation des sols à enquête publique.

M Beaugis sera-t-il obligé de déménager parce qu'il habite une zone désormais officiellement dangereuse ? Manifestement, on préfère tenir la population à l'écart de l'information que loin des usines. A Muret, la ville a même prévu de construire son futur centre nautique à coté de l'usine Lacroix, la seule entreprise qui manie officiellement des explosifs dans l'agglomération. La ville et l'industriel, n°1 français des feux d'articice, s'accordent à dire qu'il n'y a aucun risque. La future piscine se situe pourtant dans l'ancien périmètre de sécurité de l'entreprise. Et pour cause : le terrain appartenait à la société Lacroix, qui l'a vendu à la ville. Pour remédier au problème, le périmètre de sécurité a été revu à la baisse. Il a suffit à l'entreprise de répartir son stock de poudre noire (450 kilos) sur deux dépôts pour réduire le rayon de la zone de sécurité à 250 mètres.

La DRIRE n'y a rien trouvé à redire.

Stéphane Thépot


 Source : Tout Toulouse (17/10/2001)    Source : La Depeche (18/10/2001)

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