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 Source : Le Monde (08/10/2001)    Source : La Depeche (09/10/2001)
[Articles du 08/10/2001] - [ Periode : 10-2001 (334 articles)] - [ Source : Sud Ouest (11 articles)]

Article paru le 08/10/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Sud Ouest

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L'incident industriel privilégié


Photo © Sud Ouest Les enquêteurs attendent de pouvoir entendre un employé de l'usine AZF, actuellement en vacances, qui pourrait apporter des précisions sur la fuite d'acide sulfurique constatée deux jours avant le drame

La semaine qui commence promet sinon des rebondissements, pour le moins des éclaircissements probables sur l'enquête relative à l'explosion de 300 tonnes d'ammonitrates sur le site de l'usine AZF Grande Paroisse, qui a dévasté le sud toulousain le vendredi 21 septembre. Comme nous l'annoncions samedi, les enquêteurs cherchent maintenant à élucider un incident industriel survenu dans l'entreprise, deux jours avant l'explosion. Et ce, avec d'autant plus de détermination qu'une hypothétique « piste islamique » a mal résisté aux vérifications. Des éléments nouveaux seraient apparus et le procureur de la République a promis de « faire le point en début de semaine », sans toutefois en préciser le jour.

De leur côté, les enquêteurs attendent avec une certaine impatience de pouvoir auditionner un ouvrier, actuellement en vacances, qui pourrait apporter un certain nombre d'indications sur la destination encore mystérieuse d'un agglomérat contenant de l'acide sulfurique. En effet, le mercredi 19 septembre, deux jours avant le drame, une fuite d'acide sulfurique s'est produite sur une vanne ou à l'entrée d'une vanne située dans une partie de l'usine qui n'a rien à voir avec l'entrepôt d'où est partie la déflagration. Pour autant, personne ne sait où a été dispersé le résidu issu du colmatage de la fuite qui a été « épongée » comme il se doit avec un mélange de soude et de chaux éteinte. Les ingénieurs et la direction de cette entreprise qui se présente comme « vigilante sur toutes les manipulations de produits » n'ont pas été en mesure d'aiguiller les enquêteurs sur la destination de ce rebut. De fait, policiers et experts en viennent à redouter que ce tas de boues chimiques ait été déversé sur les ammonitrates qui ont explosé.

S'il apparaît que l'acide sulfurique a été mal neutralisé, on pourrait commencer à avoir un début d'explication quant à une plausible implosion des ammonitrates. Cette éventualité est d'autant plus tenue pour sérieuse que la dalle de béton, poreuse, laissait passer de l'eau. Selon l'expert pyrotechnique, « il aurait alors pu y avoir transformation des nitrates en nitrites, ce qui rabaisse de 140ø le point de fusion des ammonitrates ». En outre, les substances entreposées étaient en contact avec du fer et, peut-être, des émanations de chlore et d'urée. Pour trancher au milieu de tous ces conditionnels, le SRPJ a demandé l'installation d'un bac de rétention pour analyser toutes les six heures les eaux remontant de la nappe phréatique. En traversant la terre, ces eaux drainent les substrats chimiques contenus dans le cratère. Le groupe TotalFina, qui jure pourtant vouloir « faire toute la lumière », aurait montré quelques réticences à la construction de ce bassin qui sera donc édifié sur injonction des magistrats instructeurs. Les éléments liquides, mais aussi les substrats qui se déposent seront méticuleusement analysés et ce, afin de savoir ce qui était réellement entreposé dans le hangar 221 d'où est partie la déflagration.

LES « PISTES ISLAMISTES » ANEANTIES.

Selon les informations croisées, en provenance des services de renseignement et d'enquête, l'éventualité d'un lien entre l'explosion et de présumés réseaux islamistes est « totalement évacuée, en l'état actuel des renseignements et indications vérifiés ».

CONSEIL MUNICIPAL.

Ce matin, à Toulouse, aura lieu le premier Conseil municipal d'après la catastrophe. Cette réunion donnera lieu à la première confrontation politique autour du drame qu'ont connu les Toulousains. Il y aura notamment un débat qui promet d'être cinglant autour d'un membre de l'actuelle équipe municipale, fortement soupçonné et parfois nommément désigné comme étant « l'informateur », qui a aiguillé de nombreux journalistes parisiens sur la piste d'un « attentat inspiré par des fondamentalistes musulmans ». Cet élu issu de l'extrême droite, aujourd'hui sous l'étiquette Démocratie libérale, se vantait de contacts « privilégiés » avec les Renseignements généraux pour donner crédit à ses allégations. C'est lui également qui a amené Philippe Douste-Blazy, maire de Toulouse, à déclarer un peu hâtivement « je doute de la thèse de l'accident »... avant de revenir sur sa position et porter plainte samedi contre TotalFina.

PHILIPPE MOTTA


 Source : Le Monde (08/10/2001)    Source : La Depeche (09/10/2001)

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