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 Source : La Depeche (03/10/2001)    Source : Le Figaro (04/10/2001)
[Articles du 04/10/2001] - [ Periode : 10-2001 (334 articles)] - [ Source : Le Figaro (22 articles)]

Article paru le 04/10/2001 - Cet article est la propriété du journal ou société : Le Figaro

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L'université du Mirail panse activement ses plaies


Les étudiants s'avancent seuls ou en petits groupes. Un flot continu, comme s'ils s'étaient donné le mot pour éviter toute bousculade devant les grillages mal assurés qui empêchent l'entrée sur le campus de l'université du Mirail. Les regards balaient avidement les affichettes accrochées, à la recherche d'information: «Je viens me renseigner sur les dates d'inscription», explique Lucie. «Ce sont les résultats de la session de septembre qui m'intéressent», ajoute Melissa.

A quelques mètres, des bâches en plastique forment un abri de fortune pour des enseignants ou personnel de l'administration qui se sont installés là. Ces volontaires tentent d'apporter des réponses plus précises ou renvoient parfois sur les cellules de soutien psychologique. Tout est terriblement chamboulé depuis que l'explosion de l'usine voisine AZF a soufflé les verrières, arraché les huisseries et provoqué la panique parmi les 2 000 ou 3 000 personnes présentes sur le site, dont une cinquantaine ont été légèrement blessées.

Mais tout est en train de se remettre en ordre: «Les inscriptions vont reprendre à la mi-octobre et les cours à la mi-novembre», répète inlassablement aux étudiants Rui Da Silva Neves, l'un des professeurs. L'heure des atermoiements est dépassée. Jusqu'à hier, le message enregistré du président de l'université au téléphone était on ne peut plus clair: «Ici Rémi Pech. Je démens les rumeurs de fermeture de l'université. Notre université est vivante.» Des propos qu'il ne fait que confirmer de vive voix: «J'ai de très bonnes expertises. Elles montrent que les structures des bâtiments ont bien résisté», affirme-t-il.

Paradoxalement, ce sont les vieux bâtiments qui ont le mieux tenu le choc. L'inauguration de la toute nouvelle bibliothèque qui devait se faire hier est reportée sine die.«La vie d'une telle université ne peut pas s'interrompre, c'est faux de dire que nous allons envoyer des étudiants en dehors de Toulouse», poursuit-il. Les étudiants jusqu'à la licence devraient tous pouvoir être accueillis au Mirail. «Ceux de première année vont recevoir dans les jours qui viennent des polycopiés pour qu'ils puissent commencer à travailler. Trois ou quatre semaines de retard on peut l'éponger dans une année», souligne Rémi Pech, qui va notamment mordre sur les semaines prévues pour la réorientation.

L'optimisme du président et de l'équipe qui l'entoure n'a d'égal que l'inquiétude des premiers jours de voir fuir les étudiants, alors même que les rumeurs les plus folles couraient sur l'université. Quelques enseignants se demandaient même s'ils ne devaient pas leur conseiller de s'inscrire ailleurs. L'université du Mirail a accueilli, l'an dernier, 27 445 étudiants, dont un peu moins de 40% n'étaient pas de l'académie de Toulouse. «Ceux qui habitent la ville ont très vite vu que l'université était encore debout. Mais ailleurs, les parents se sont beaucoup inquiétés. Certains disaient que l'on ne pouvait plus se loger à Toulouse», commente Jesus Aguila, professeur de sociologie en charge de la cellule de communication.«Moins d'étudiants, c'est moins de rentrée financière sur trois ou quatre ans au moins», commente Julien Py, le délégué de l'Unef (syndicat étudiant) pour Toulouse. Fort heureusement les inscriptions des premières années sont déjà très largement engrangées.

Mais ce n'est pas l'Unef qui mettra des bâtons dans les roues de l'université. Son souci rejoint même celui de la présidence: s'assurer que les travaux engagés aujourd'hui, grâce notamment au soutien financier apporté par le gouvernement (aux alentours de 250 millions), ne vont pas fragiliser le grand plan à venir de rénovation des bâtiments mais, au contraire, l'accélérer.

Arrivé il y a 5 mois à la tête de l'université du Mirail Rémi Pech se montre très philosophe: «C'est dans l'épreuve que les tempéraments se forment. Et si les divisions étaient fortes avant mon élection, dans l'urgence nous avons retrouvé une profonde unité. Nous avons le désir de repartir ensemble», affirme-t-il. Philosophie qui a gagné certains étudiants: «Il y a trois ans nous avons perdu un mois de cours après une grève et on s'en est bien sorti», ironise l'une d'elles.

Marielle Court


 Source : La Depeche (03/10/2001)    Source : Le Figaro (04/10/2001)

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